Espagne : comment expliquer l’ampleur des inondations de ces dernières heures ?

Alors que l’heure est à la constatation des dégâts après les pluies torrentielles qui ont touché l’Espagne dimanche, le bilan humain continue de s’aggraver. Comment peut-on expliquer pareille situation ?

Routes coupées, villes confinées et population invitée à rester chez elle : des pluies torrentielles se sont abattues sur une grande partie de l'Espagne pendant le week-end, y compris sur l'archipel des Baléares. Plusieurs régions avaient ainsi été placés en alerte orange voire même rouge, notamment celle de la capitale, Madrid. Selon le dernier bilan, une personne est décédée et deux autres sont toujours portées disparues. Il s’agit d’un père et de son fils, emportés dans leur véhicule par une rivière en crue.

Cette situation s’explique par la présence d’une dépression dans les parages du Portugal. Si, en France, nous parlons de "goutte froide", les services météorologiques espagnols évoquent, eux, la "Dana", pour "dépression isolée de hauts niveaux". Dans les deux cas, les conséquences sont les mêmes avec des précipitations persistantes et généralisées, localement fortes ou très fortes, accompagnées d’orages et de vents violents. Les régions les plus touchées ont été celles de Madrid et de Castille-La-Manche, au sud de la capitale, avec des routes et des voies ferrées coupées ainsi que de nombreuses rues et maisons inondées.

Concrètement, une goutte froide est une petite dépression avec de l’air froid en altitude, qui va s’isoler de la circulation générale. Et selon son positionnement exact, les conséquences ne sont pas les mêmes. En effet, lorsqu’elle est située à proximité d’un pays ou d’une région, les conditions météo sont très agitée en raison de la masse d’air qui est déstabilisée. Des orages peuvent alors se développer et s’accompagner de pluies intenses qui génèrent fréquemment des inondations en raison d’une évolution souvent lente.

À l’inverse, lorsque cette petite dépression reste à une distance suffisamment éloignée d’un pays ou d’une région, elle ne va pas dégrader les conditions météo mais plutôt apporter un temps estival. Elle joue alors rôle de "pompe à chaleur" avec un flux de secteur sud qui fait remonter une masse d’air particulièrement chaud. Et c’est justement ce qu’il se passe cette semaine en France. De l’autre côté des Pyrénées, les intempéries sont présentes car l’Espagne est à proximité de la dépression tandis que nos régions sont plus éloignées, d’où cette vague de chaleur exceptionnelle pour un début septembre.

Le risque d’orages et de pluies intenses va diminuer au cours des prochaines heures en Espagne avant l’arrivée d’un temps plus calme attendu d’ici le milieu de semaine. La parenthèse des intempéries va donc se refermer, accentuée par la sécheresse hors norme qui touche le pays depuis plusieurs mois. Dans ce genre de situation, lorsque des pluies intenses s’abattent, elles ne parviennent pas à s’infiltrer dans les sols, ce qui provoque une accentuation des ruissellements et inondations.

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