Des températures insupportables pour l'humain souvent dépassées en 2100 ?

Alors que les canicules se multiplient cette année (en France, en Espagne, au Japon, en Chine…), avec de terribles conséquences comme la sécheresse ou les incendies de forêts, une étude publiée par la revue Communications Earth and Environment n'augure rien de bon pour la fin du siècle.

En partant de projections liées au réchauffement climatique, et notamment de l'accord de Paris censé limiter ce réchauffement à 2°C, les chercheurs sont arrivés à un résultat inquiétant. Peu importe ce seuil de 2°C, dans les zones tropicales, en 2100, la chaleur pourrait atteindre des niveaux dangereux pour l'humain "la plupart des jours d'une année typique".

Qu'est-ce qu'une température insupportable ?

L'étude considère une température de plus de 39,4°C comme dangereuse pour les humains, et une température de plus de 51°C comme extrêmement dangereuse. Le seuil de température insupportable se situe donc entre ces deux bornes, en sachant que les températures supérieures à 51°C sont extrêmement rares. Les chercheurs estiment toutefois qu'en 2100, il est quasiment certain que des zones tropicales y seront confrontées…

Toutes les régions tropicales sont visées par l'étude, mais les plus concernées semblent être le sous-continent indien et l'Afrique sub-saharienne. Dans le pire scénario, ces températures extrêmes pourraient durer deux mois par an, avec les conséquences sanitaires terribles que l'on peut imaginer.

Actuellement, le réchauffement atteint déjà 1,2°C, et selon la trajectoire actuelle liée aux engagements étatiques, les chercheurs de l'étude estiment qu'il atteindra 1,8°C en 2050, et 3°C en 2100. Avec de telles valeurs, de longues périodes "cauchemardesques" de canicule sont possibles.

Toutes les régions du monde concernées

Hors zone tropicale, les canicules dangereuses (avec des valeurs dépassant les 39,4°C) deviendront sans doute des phénomènes annuels, précise l'étude, y compris en Europe. Au total, "des milliards de gens" seront surexposés à des températures dangereuses "d'une façon jamais vue", estime L ucas Vargas Zeppetello, de l'université de Harvard.

Les troubles sanitaires liés à la chaleur vont donc évidemment s'accroître, notamment chez les personnes âgées, fragiles, ou chez les travailleurs exposés. D'importants impacts économiques sont donc à prévoir.

Les chercheurs estiment toutefois que "nous ne sommes pas obligés d'aller vers ce monde" : reste alors la volonté politique pour nous éloigner de ce scénario extrême, dangereux et peu souhaitable pour la vie humaine et pour la nature.