Découvrez ce prédateur dévoreur de corail qui survit aux vagues de chaleur !

Les récifs coralliens sont-ils encore plus menacés que nous le pensions ? Sans doute, à la lecture d'une étude qui révèle la dangerosité d'une étoile de mer dévoreuse de corail. Les spécimens les plus jeunes de cette espèce résistent même à la hausse des températures : un véritable cycle infernal...

Etoile de mer dévoreuse de corail acanthaster pourpre
L'acanthaster pourpre, herbivore à l'état juvénile (elle mange des algues), devient une étoile de mer carnivore à l'âge adulte, et dévore le corail.

Son surnom : le "coussin de belle-mère" ! Cette étoile de mer originaire d'Australie possède en effet des épines vénéneuses, gorgées de toxines sur lesquelles il est impossible de s'asseoir, sinon aïe aïe aïe, ouille ! Pourtant, ce n'est pas pour les humains que cette espèce est la plus dangereuse...

En effet, l'acanthaster pourpre (c'est son nom), pourtant herbivore à l'état juvénile (elle se nourrit d'algues), devient un véritable prédateur carnivore à l'âge adulte qui, avec ses 8 à 21 bras de 25 à 40 centimètres, dévore le corail, mettant en danger de nombreux récifs comme la Grande Barrière de Corail.

Des jeunes spécimens qui résistent aux vagues de chaleur !

Le problème, c'est que selon une étude de l'université de Sydney, publiée ce mercredi dans la revue Global Change Biology, l'acanthaster pourpre juvénile peut résister à de très fortes vagues de chaleur : un vivier de prédateurs donc pour un corail qui pourrait éventuellement repousser si ralentissement du réchauffement climatique il y avait un jour...

L'effet déjà ravageur du réchauffement climatique sur les récifs coralliens serait donc exacerbé par la présence massive de ces jeunes étoiles de mer, résistantes au réchauffement des eaux, et prédateurs en devenir. Cette espèce, considérée comme préoccupante, est en effet déjà la troisième cause de mortalité corallienne, derrière les cyclones et le blanchissement.

Cette tolérance à la chaleur est "étonnamment élevée", selon les chercheurs, et par ailleurs supérieure à celle observée chez les étoiles de mer acanthasters adultes. Même si les étoiles de mer adultes venaient à disparaître à cause d'une eau trop chaude, les jeunes étoiles de mer herbivores pourraient attendre sagement, en ralentissant leur croissance, pour devenir carnivores et adultes.

Quels facteurs d'explication ?

Les chercheurs ont découvert grâce à un modèle mesurant la température dans le temps, que cette étoile de mer juvénile tolérait une chaleur trois fois plus intense que celle provoquant le blanchissement du corail ! Des facteurs l'expliquent : leur petite taille, qui réduit leurs besoins physiologiques ; leur capacité à se nourrir de sources alimentaires diverses (pas seulement les algues).

Voilà comment se produirait le cercle infernal : le réchauffement des eaux pourrait bénéficier aux étoiles de mer juvéniles, dans un habitat sous-marin constitué de débris de coraux colonisés par les algues. Ces jeunes étoiles de mer pourraient ensuite attendre 6 ans, jusqu'à ce que le récif revienne à la vie : elles passeraient alors à l'âge adulte pour l'achever définitivement en le dévorant...

Enfin, le rôle des activités humaines n'est pas négligeable dans ce processus, puisqu'outre l'impact qu'elles ont sur le réchauffement climatique, elles conduisent aussi, via la surpêche, à la disparition des prédateurs naturels et à l'accumulation de nutriments dans l'eau. La prolifération des acanthasters pourpres n'est donc pas terminée...

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