Coup de griffe : quelle est cette mesure idiote prise par le Brésil pour la prochaine COP30 sur le climat ?

Pour la prochaine COP30 sur le climat, le Brésil va sacrifier plusieurs milliers d'hectares protégés de la forêt amazonienne : dans quel but ? Pourquoi cette décision totalement incohérente et contre-productive ?

Forêt amazonienne route prétexte
Une route large de plusieurs centaines de mètres et de 13 kilomètres de long est en train d'être construite en pleine forêt amazonienne au Brésil (photo d'illustration).

Alors que la prochaine conférence des parties des Nations Unies sur le climat, la COP30, aura lieu à la fin de l'année à Bélem, au Brésil, le pays vient de prendre une décision totalement incompréhensible : sacrifier plusieurs milliers d'hectares protégés de la forêt amazonienne pour y construire… une route ! Un projet ridicule et totalement contre-productif ! Pourquoi cette décision ?

Une terre à nue et creusée sur 13 kilomètres !

Ce sont nos confrères britanniques de la BBC qui ont révélé le 12 mars dernier les images de ce chantier titanesque : une large bande de plusieurs centaines mètres et de plus de 13 kilomètres de long, totalement défrichée, la terre à nue et creusée, en pleine forêt amazonienne. Une balafre en pleine zone protégée, future quatre voies qui accueillera les participants de la COP30 à Bélem.

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De chaque côté du chantier en cours, des troncs d'arbres sont empilés, près de la forêt luxuriante, des vestiges du terrain existant avant l'intervention humaine. Les autorités brésiliennes justifient ce désastre environnemental par la volonté de faciliter la circulation vers la ville de Bélem, où se déplaceront en novembre prochain 50.000 personnes pour la COP30, dont de nombreux chefs d'États.

Le gouvernement brésilien va encore plus loin dans l'idiotie, en caractérisant son projet comme autoroute "durable", à travers la création de pistes cyclables, la mise en place d'un éclairage solaire et de passages pour la faune. Cette route de quatre voies va en fait séparer la forêt en deux zones protégées, une plaie qui fragmentera l'écosystème et gênera les déplacements des animaux.

Un drôle d'héritage !

Avec la destruction des arbres, certains producteurs de baies d'açaï ont déjà perdu toute leur récolte, avec des conséquences économiques désastreuses pour leur famille, d'autant que les compensations gouvernementales ne suffisent pas. Certains craignent qu'avec ce projet, l'appétit des entreprises s'accroisse encore dans la zone, avec davantage de déforestation à l'avenir.

Ce projet, pourtant abandonné en 2012 face aux préoccupations environnementales qu'il soulevait, a été relancé, comme d'autres projets d'infrastructures, pour préparer la ville de Bélem au sommet de la COP30. Au total, une trentaine de constructions sont en cours pour "préparer" et "moderniser" la ville, indique le gouvernement brésilien.

La secrétaire d'État aux infrastructures a même évoqué un "héritage" laissé à la population après la COP30 : drôle d'héritage que la destruction d'une zone protégée, le béton et la perturbation des écosystèmes. Cette déforestation dans une zone censée être intouchable contredit l'essence même de la COP, alors que l'Amazonie joue un rôle vital dans l'absorption du CO2 sur la planète…

Références de l'article :

HuffPost. Pour la prochaine COP30, le Brésil va sacrifier une partie de la forêt amazonienne pour une route.

BBC. Amazon forest felled to build road for climate summit.