Après le soleil, retour de la pluie en France : mais où sont donc passées les célèbres "giboulées de mars" ?
Soleil et douceur vont laisser place à la pluie et à des températures plus fraîches cette semaine en France : mais les célèbres "giboulées de mars", absentes pour le moment, vont-elles pour autant s'installer ?

En-dehors des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon, une grande partie de la France a vécu une première semaine de mars magnifique, jusqu'à ce samedi, sans pluie, avec du soleil. Alors que la pluie s'est réinstallée ce dimanche et que la semaine s'annonce plus perturbée, une question s'impose : où sont passées les traditionnelles "giboulées de mars" ? Est-ce une expression galvaudée ?
Un ensoleillement pas vu depuis un an et demi !
Après plusieurs mois de grisaille, la récompense est enfin arrivée pour de nombreuses villes de la moitié Nord de la France, qui ont connu depuis le 1er mars une série de 4 à 5 jours consécutifs avec plus de 10h d'ensoleillement. C'était le cas par exemple à Paris, à Orléans et à Strasbourg.
18°C à Paris, soit 5°C au-dessus de la normale, sous un plein soleil ! pic.twitter.com/SPT42Nhaqj
— Karine Durand (@KarineDurandpro) March 6, 2025
En y ajoutant les journées de vendredi et samedi, plus voilées mais toujours ensoleillées, nous arriverons à une série de 7 jours totalement secs, sans pluie, et presque totalement ensoleillés, ce qui ne s'était pas produit depuis début septembre 2023, un an et demi, une éternité en météo !
Le contraste est saisissant avec l'hiver gris que certains ont vécu : à Dijon, par exemple, région Bourgogne-Franche-Comté, on a relevé 70h de soleil depuis le 1er mars, c'est plus que sur les 31 jours du mois de décembre dernier, où on avait seulement observé 41h de soleil, et c'est quatre fois plus que l'ensoleillement observé lors des 8 derniers jours du mois de février.
Depuis le 1er mars, on dépasse souvent les 60h d'ensoleillement sur les deux-tiers Nord du pays. Dans la capitale, Paris, le soleil a plus brillé en 6 jours que pendant tout le mois de novembre, ou tout décembre, ou tout janvier. Alors que le 8 mars a été le plus doux jamais enregistré en France, la capitale a enchaîné 5 jours consécutifs à plus de 18°C, du jamais vu avant la mi-mars depuis 1959 !
Des giboulées plus étendues qu'on ne le pense
Depuis ce dimanche, la France subit le retour des perturbations pluvieuses, avec un ciel de nouveau plus gris et des températures en baisse. Mais où sont donc passées les giboulées de mars ? Leur absence est-elle étonnante ? Absolument pas ! D'abord, parce que le mois de mars est moins arrosé qu'on ne le pense, il fait partie des mois les plus secs de l'année avec février, avril et septembre.
Giboulées de mars en avril??!!! Quand la météo semballe #Lyon #meteo #grêlons @TLMLyon pic.twitter.com/BFdzV8gO4y
— L£[email protected] (@LeilaKessi) April 4, 2018
Les cumuls de pluie moyens pendant un mois de mars normal sont souvent inférieurs à 50mm : 45mm pour Paris et Toulouse, 39mm seulement pour Strasbourg. Cette période plus sèche n'est donc pas étonnante. Mars est en fait un mois à surprises, très contrasté d'une année sur l'autre : mars 2021 et 2022 ont été très secs, mars 2024 humide avec deux fois plus de pluie que la normale.
Quant aux fameuses giboulées de mars, ces averses très brèves et intenses, elles sont très particulières et le terme est souvent galvaudé : pour pouvoir l'utiliser, il faut que l'averse contienne plusieurs types de précipitations. Autrement dit, à la pluie doit se mélanger du grésil, ou de la grêle, ou de la neige, ou de la neige fondante.
Ces giboulées se produisent souvent lorsque de l'air très froid en altitude déboule sur le pays, souvent d'origine maritime, ce qui ne sera pas le cas avant mercredi ou jeudi. Globalement, ces giboulées de printemps sont observables entre fin février et mi-mai, et contrairement à l'adage, elles se produisent bien plus souvent en avril ! La saison des giboulées ne fait donc que commencer…