30 degrés le 1er mai en France : pourquoi est-ce une météo exceptionnelle ? Quel est le rôle du changement climatique ?

La chaleur monte encore d'un cran sur la France en ce 1er mai, puisque la barre des 30°C sera certainement atteinte vers le bassin parisien. En quoi est-ce exceptionnel ? Le changement climatique a-t-il une responsabilité dans cet épisode ?

Bonne fête du Travail, et peut-être bonne bronzette, puisqu'en ce 1er mai, les températures vont encore grimper, pour atteindre localement des valeurs 10 à 11°C au-dessus des normales de saison ! Ainsi, la barre des 30°C sera certainement atteinte cet après-midi à Paris et dans le bassin parisien, autrement dit le seuil de forte chaleur.

Dans beaucoup d'autres régions du Nord du pays, vous allez certainement vivre aussi le premier ou l'un des premiers mai le plus chaud jamais enregistré, avec souvent 27 à 29°C : 28°C à Strasbourg, Rouen, Reims, Abbeville et Orléans, 29°C à Lille. Ces valeurs sont-elles réellement exceptionnelles ? Quel lien faut-il y voir avec le réchauffement climatique en cours ?

Une chaleur de plus en plus précoce

30°C à Paris : ce 1er mai 2025 sera le plus chaud de l'histoire dans la capitale, depuis 152 ans et le début des mesures en 1873. Paris sera d'ailleurs comme hier la grande ville la plus chaude de France aujourd'hui, mais aussi la capitale européenne la plus chaude. Une température exceptionnelle : le record actuel de chaleur pour un 1er mai à Paris date du 1er mai 2005, il y a 20 ans, avec 28,7°C.

Selon les normales saisonnières actuelles, le premier jour de chaleur à Paris (plus de 25°C) est désormais observé le 19 avril en moyenne : c'est 17 jours plus tôt que dans les années 1970 !

Généralement, d'après les données de Météo-France, le seuil des 30°C, qui correspond au seuil de forte chaleur, est atteint à Paris autour du 16 juin une année normale, nous avons donc un mois et demi d'avance ! Certes, il s'agit d'une situation météo exceptionnelle un 1er mai, mais pourtant pas inédite en cette saison. Un épisode de chaleur similaire s'était d'ailleurs produit début mai 2005.

Il a déjà fait aussi chaud en avril dans le passé : 30,1°C à Paris le 16 avril 1949, et même 30,2°C deux jours plus tard, le 18 avril. Il a déjà fait aussi plus chaud plus tard : ainsi, le record mensuel de chaleur en mai à Paris est de 34,8°C, enregistré le 24 mai 1922. Nous ne battrons donc pas de record mensuel, mais simplement un record journalier.

Cette chaleur précoce, c'est un marqueur du réchauffement climatique en cours : à Paris, selon les normales saisonnières actuelles, on observe le premier 25°C de l'année (25°C étant le seuil de chaleur) le 19 avril en moyenne, c'était le 6 mai dans les années 1970, 17 jours plus tôt désormais. Du côté de Perpignan, c'est désormais 13 jours plus tôt qu'il y a 50 ans, et 12 jours plus tôt à Lille.

Pour la petite histoire, n'oublions pas qu'il y a 80 ans, le 1er mai 1945, 7 jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, il neigeait en Île-de-France, avec 6 centimètres de neige au sol à Paris et 0°C au petit matin : une autre ambiance…