30°C fin avril : et si cela devenait régulier en France dans le climat des 20 prochaines années ?

Et si l'épisode de chaleur que connaît la France actuellement n'était qu'un avant-goût de ce que notre nouveau climat réchauffé nous offrira avant 2050 ? D'après un météorologue, observer 30°C fin avril dans l'hexagone pourrait devenir la norme d'ici 20 ans !

Prétexte chaleur fin avril Quimper
La ville de Quimper, dans le Finistère, a battu mercredi 30 avril son record mensuel de température minimale, avec 14,4°C, une valeur inédite depuis le début des relevés en 1967.

Alors que le 1er mai a été historiquement chaud dans certaines villes du Nord de la France, notamment dans la capitale, la veille, mercredi 30 avril, les 30°C (seuil de forte chaleur), avaient déjà été approchés dans les centres-villes urbanisés de Rouen (29,8°C) et de Paris (29,9°C au jardin du Luxembourg). Selon un météorologue, ces valeurs pourraient devenir régulières d'ici 20 ans !

Déjà des records mensuels pour avril !

Dans certaines régions du Nord, des records mensuels de températures ont été battus ce dernier jour d'avril, d'abord pour les minimales : le Sud du Finistère, en Bretagne, est resté toute la nuit au-dessus de 14°C. Ainsi, Quimper a établi un nouveau record de température minimale pour un mois d'avril avec 14,4°C (inédit depuis le début des relevés en 1967), tout comme Lanvéoc (14,7°C).

Dans l'après-midi, 24 records mensuels de température maximale pour avril ont été battus de la Loire à la frontière belge : 29,1°C à Louviers (Eure), 27,9° à Chaumont (Haute-Marne), 27,1°C au Cap de la Hève (Seine-Maritime), ou encore 28,5°C à Radinghem (Pas-de-Calais) et 27,1°C à Steenvorde (Nord). La station de Météo-France de Paris-Montsouris a, elle, battu son record journalier avec 28,7°C.

Ces records effacent généralement les précédents établis entre les 20 et 22 avril 2018, lors d'un épisode de chaleur précoce équivalent. Des valeurs parfois 10 à 11°C au-dessus des valeurs normales pour une fin avril, qui pour rappel tournent autour de 17 à 20°C sur la moitié Nord. Une chaleur causée notamment par l'installation d'un anticyclone, immobile, et d'un soleil puissant en cette saison.

"Cela va devenir une norme"

Après ces records mensuels établis le 30 avril, le 1er mai 2025 a donc été une journée historiquement chaude au Nord de la Seine et en Île-de-France, et cela devrait continuer aujourd'hui : avec la hausse des températures dans le Sud-Ouest et une nuit encore plus douce que la précédente, ce vendredi sera certainement le 2 mai le plus chaud en France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Des records journaliers risquent encore d'être battus, avec des pointes à 30°C localement vers le bassin parisien, le Centre, la Bourgogne et l'Auvergne. Au micro de nos confrères de France Inter, le météorologue à Météo-France Olivier Proust a certes rappelé qu'on avait déjà observé 30°C fin avril à Paris en 1940 (les 16 et 18 avril). Mais selon lui, "30°C fin avril, ça va devenir régulier".

Il explique que cette chaleur ambiante n'est pas exceptionnelle désormais : "c'est quelque chose qu'on a déjà vécu". Dans notre climat qui évolue, "c'était exceptionnel il y a 20 ans, c'est un début de la normalité dans 20 ans", annonce-t-il. Autrement dit, à l'horizon 2040-2050, 30°C fin avril en France, "ça va devenir une norme". Et un défi pour nos villes pas encore bien adaptées à la chaleur…

Référence de l'article :

France Info. De la Loire à la frontière belge, Météo-France relève des records de température pour un mois d'avril.