Méditerranée : y a-t-il une lueur d’espoir pour cette mer en danger ? Les scientifiques sont optimistes mais lucides

Une lueur d’espoir au fond des abysses. Ce n’est un secret pour personne : les océans sont en grand danger. Surexploités et pollués, ils sont aussi parmi les premières victimes du réchauffement climatique. Mais les mers, elles aussi, subissent les mêmes sévices. Qu’en est-il de la mer Méditerranée ?

Les côtes grecques en profitent
Les côtes grecques en profitent

La Grande Bleue. Sa douceur de vivre, le soleil, les vacances… Le pourtour méditerranéen, c’est tout ça à la fois. La Grèce, l’Espagne ou encore la Tunisie… De nombreux pays en profitent. Mais la Méditerranée a beau attirer pour ses plages, ses criques et ses décors de carte postale, elle est aussi tristement connue sous le nom de “mer de plastique”. Et pour cause ! Malgré qu’elle ne représente qu’1% des eaux mondiales, elle est l’une des mers les plus polluées au monde.

La Méditerranée, c’est 30 % du trafic maritime international

Un chiffre record pour un si petit espace. Résultat : le changement climatique a un impact direct d’autant plus néfaste sur cette mer, dont les eaux surchauffent 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale. Les experts sont particulièrement inquiets. A titre d’exemple, à la mi-août 2024, les eaux avaient atteint la température record de 28,9°C. Du jamais vu ! Autre souci : le niveau de la Méditerranée pourrait grimper de 0,5 mètre à 1 mètre, d’ici 2100.

Côté surexploitation, les inquiétudes sont réelles

Le rapport SoMFi de 2023 de la FAO annonce que la pêche est toujours beaucoup trop présente, puisque plus de deux fois supérieure au niveau jugé durable. Le chalutage reste toujours un sujet problématique de la région. Quant à la démographie côtière, d’ici 2050, le littoral pourrait finir par accueillir 580 millions d’habitants, aggravant les problèmes d’érosion et de qualité de l’eau.

Résultat : la faune marine est en danger. De nombreuses espèces de cétacés voient le nombre d’animaux chuter, tandis que les écosystèmes présents sur les côtes perdent environ 5 % de leur surface par an. Entre collision, pollution et nuisances sonores, le monde sous-marin subit. Pourtant, la Méditerranée est un sanctuaire pour la biote marine. Elle accueille environ 7,5 % de la faune et 18 % de la flore marine mondiale.

La surpêche : problème majeur
La surpêche : problème majeur

Mais alors, y a-t-il un espoir pour que cette mer redevienne un véritable petit paradis ? Possible, à condition que tout le monde y mette du sien ! Lors de 2022, la COP15 avait un objectif précis : le 30x30. Le but : protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030. Problème : la Grande Bleue n’a que 8,33 % de ses zones marines sous protection. Pire, seuls 1,5 % jouissent vraiment d’un plan de gestion compétent.

Directeur général de l’Institut océanographique de Monaco, Robert Calcagno se veut optimiste, mais lucide. “Il faut augmenter cet objectif, mais passer de 1,5 à 30 % en 5 ans va être extrêmement difficile”. Réglementer la pêche avec la mise en place de quotas. Inciter les scientifiques à prendre la parole face aux politiques. Proposer des énergies marines renouvelables… Et se tourner vers “l’économie bleue” qui allie besoins économiques et protection des écosystèmes. Pour le directeur, elle est l’avenir de la Méditerranée. “Bien faite et appuyée sur des recommandations scientifiques, elle peut générer des emplois, des ressources, absorber du CO₂ et offrir des lieux de reproduction”.

Référence de l’article :

À quoi ressemblera la Méditerranée du futur ?