Les nappes phréatiques débordent ! Vers un printemps et un été sans sécheresse en France ?

L'état des nappes phréatiques continue de s'améliorer et demeure excédentaire en janvier. Désormais, plus des deux tiers des nappes sont excédentaires, de quoi écarter tout risque de sécheresse en 2025 ?

Si certains ont l'impression que le soleil a définitivement déserté la France depuis une quinzaine de mois et qu'il a été remplacé par une succession de perturbations atlantiques, vous n'avez pas totalement tort... En effet, la dernière décade d'octobre 2023 a été marquée par le retour d'un flux océanique après plusieurs mois de sécheresse intense et cela n'a pas vraiment changé depuis.

Sur les 16 derniers mois, seuls 4 ont connu des précipitations déficitaires à l'échelle nationale. Les sécheresses récurrentes observées les années précédentes ne sont ainsi plus qu'un lointain souvenir. Après un début d'année 2025 également très humide, peut-on pour autant écarter le risque de sécheresse au cours des prochains mois ?

Une situation exceptionnelle depuis l'automne 2023

Le dernier bilan concernant la situation hydrogéologique en France vient d'être publié par le BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. Et le constat est sans appel : les sols sont gorgés d'eau voire saturés dans de nombreuses régions. En effet, sur les deux-tiers nord, le sud-ouest et la Corse, les pluies excédentaires ont continué à alimenter les nappes qui ont aujourd'hui, un niveau excédentaire.

Le risque de pluie d'ici le milieu de semaine prochaine sera limité, concernant essentiellement la façade atlantique.
Le risque de pluie d'ici le milieu de semaine prochaine sera limité, concernant essentiellement la façade atlantique.

Dans certaines régions, les précipitations ont tellement été récurrentes et copieuses au cours des dernières semaines, que les nappes débordent. C'est notamment le cas dans l'est de la Bretagne et les Pays-de-la-Loire touchés par des inondations majeures en janvier, mais aussi dans les régions centrales et vers le Bassin parisien. Cette situation s'explique plus largement par les excédents pluviométriques particulièrement fréquents depuis la fin de l'automne 2023.

Si ces précipitations ont été à l'origine de crues et d'inondations à de nombreuses reprises, elles ont eu le bénéfice de refermer la longue page des sécheresses ayant touché la France jusqu'au début de l'automne 2023 avec toutefois une exception : le sud-est. Ces régions (hors Corse) n’ont pas bénéficié de cumuls pluviométriques suffisants ces trois derniers mois. Les niveaux des nappes phréatiques restent donc généralement en baisse avec toujours un point noir : le Roussillon.

Des sols saturés en eau, de nouvelles inondations à craindre ?

Face à ces chiffres et ce bilan complet, les tendances et donc l’évolution de l’état des nappes jusqu’au printemps et la reprise de la végétation dépendront des pluies infiltrées, et donc des cumuls pluviométriques. Les prévisions sont ainsi confiantes quant à l’absence de sécheresse printanière sur la quasi-totalité du territoire où les nappes affichent actuellement des niveaux au-dessus des normales mensuelles.

En milieu de semaine prochaine, les dépressions se rapprocheront de la France. La dernière décade du mois pourrait être très perturbée.
En milieu de semaine prochaine, les dépressions se rapprocheront de la France. La dernière décade du mois pourrait être très perturbée.

Au-delà du trimestre printanier constitué des mois de mars, d'avril et de mai, il n'est pas possible d'affirmer que le risque de sécheresse pour l'été sera nul. En effet, si les précipitations venaient à diminuer fortement voire disparaître au printemps, une sécheresse de surface pourrait apparaître rapidement dans certaines régions. Ce n'est toutefois pas le scénario privilégié, les tendances saisonnières tablant sur des précipitations "dans les normes" ces prochains mois.

Le risque premier pour ces prochaines semaines sera dominé les inondations. En effet, il est fort probable que le flux perturbé reprenne du service pour la dernière décade de février, soit à partir de la fin de semaine prochaine. Cette situation pourrait se maintenir jusqu'aux premiers jours de mars, avec à la clé des précipitations parfois abondantes. Dans un contexte de sols gorgés d'eau, des réactions hydrologiques assez rapides pourraient se produire, notamment dans le nord-ouest. À suivre de près...