Et si cette maladie, qui touche 5 % de la population mondiale, trouvait enfin son traitement ?
La dysplasie fibromusculaire est une maladie connue du corps médical, mais moins du grand public. Pourtant, elle touche 5 % de la population mondiale. Sans cause ni traitement connus, elle restait dans l’ombre. Mais une récente étude pourrait changer les choses.

Dysplasie fibromusculaire. Cela ne vous dit rien ? Rien d’étonnant, puisque cette maladie reste assez méconnue du grand public. Pourtant, elle touche 5 % de la population, surtout les femmes. En revanche, chez les professionnels, on connaît cette pathologie depuis plusieurs décennies. Problème : les causes étaient jusqu’alors inconnues et le traitement, inexistant. Mais une nouvelle étude pourrait bien changer la donne.
5 % de la population mondiale serait touchée par la dysplasie fibromusculaire
Cette dernière a été publiée dans la revue Nature Cardiovascular Research. Elle dévoile que cette maladie cardiaque, parfois à l’origine de crises cardiaques, d’hypertension artérielle et même d’AVC, pourrait être due à l’anomalie d’un gène présent chez nous. Autre information : la dysplasie fibromusculaire serait héréditaire. C’est grâce à un test réunissant 83 femmes atteintes de la maladie et 71 femmes non touchées par la dysplasie fibromusculaire et en comparant les résultats que les données ont pu être collectées.
Une maladie héréditaire, due à l’anomalie d’un gène
Mais alors, en quoi consiste cette pathologie ? Les parois de certaines artères sont considérées comme anormales. Résultat : on peut constater des sténoses, des anévrysmes ou encore, des déchirures. Souvent, les personnes atteintes de cette maladie sont asymptomatiques. Au quel cas, pas de raison de s’inquiéter, selon Jason Kovacic, cardiologue australien, exerçant à New York et auteur de l’étude.
"Chez la plupart des gens, la maladie est heureusement asymptomatique. On ne la recherche pas car elle ne cause aucun problème. Nous pensons que la plupart des personnes atteintes de dysplasie fibromusculaire ne savent pas qu’elles en souffrent et pour la plupart d’entre elles, cela ne leur causera aucun souci. Toutefois, environ 1 personne sur 2.000 peut souffrir des conséquences de dysplasie fibromusculaire, comme une crise cardiaque ou un AVC", précise-t-il.

Un chiffre qui prête à penser que des études plus poussées sont plus que nécessaires pour faire avancer la recherche. Mais côté corps médical, on assure que ce n’est pas le manque d’initiative, mais le manque de moyens techniques. Le professeur Jason Kovacic explique que "la recherche s’est beaucoup intéressée à cette maladie mais elle est difficile à reconnaître et à diagnostiquer. Il faut de l’imagerie haute résolution pour cela. Aujourd’hui, nous avons des scanners et des angio-IRM, cela n’existait pas avant et les médecins devaient se fier à une simple échographie - qui n’était pas assez précise – ou alors des angiogrammes invasifs réalisés avec des cathéters."
Le fait que cette pathologie soit surtout présente chez les femmes poussent les experts à étudier la question de genre. "C’est un des points clés de la recherche. Nous supposons qu’il doit y avoir un lien avec les hormones comme les œstrogènes et la progestérone mais nous n’en sommes pas sûrs pour le moment. Et d’autres facteurs sont sûrement impliqués" affirme le professeur Jason Kovacic.
Références de l’article :
Cette mystérieuse maladie cardiaque, dont on ne savait rien, touche 5% de la population