Antarctique : la banquise atteint son 3ème niveau le plus bas jamais enregistré par satellite, après 2023 et 2024

L'Antarctique a atteint une étendue maximale de glace de mer de 17,81 millions de km² le 17 septembre 2025, la troisième valeur la plus basse enregistrée depuis 1979, comme l'ont confirmé le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), avec des données également publiées par le site Web de l'Observatoire de la Terre de la NASA.

Alors que l'hiver 2025 s'affaiblissait dans l'hémisphère Sud, la banquise autour de l'Antarctique continuait de s'étendre à la surface de l'océan. Le 17 septembre, elle atteignait son étendue maximale pour l'année, bien que ce pic soit resté relativement faible par rapport aux niveaux observés avant 2016. Source : Observatoire de la Terre
Alors que l'hiver 2025 s'affaiblissait dans l'hémisphère Sud, la banquise autour de l'Antarctique continuait de s'étendre à la surface de l'océan. Le 17 septembre, elle atteignait son étendue maximale pour l'année, bien que ce pic soit resté relativement faible par rapport aux niveaux observés avant 2016. Source : Observatoire de la Terre

L'étendue de la banquise était inférieure de près de 900 000 km² à la moyenne historique pour la période 1981-2010. Cette différence équivaut à une superficie largement supérieure à celle de la France et témoigne d'une accélération des changements dans la dynamique de l'océan Austral. Les scientifiques indiquent que cette tendance se poursuit, les niveaux exceptionnellement bas observés en 2023 et 2024 étant dépassés.

La banquise antarctique a diminué de près d'un million de km² par rapport à la moyenne historique : un signe frappant du changement climatique rapide dans l'extrême sud de la planète.

Le NSIDC explique que la banquise antarctique, traditionnellement stable et difficile à interpréter, connaît actuellement une période de variabilité extrême sans précédent. La NASA souligne que les cartes satellitaires révèlent de vastes étendues océaniques libres dans des régions qui, historiquement, étaient recouvertes d'une banquise beaucoup plus importante durant l'hiver austral, comme l'indique l'Observatoire de la Terre.

Courbes comparatives de la surface de glace de l'Antarctique, montrant la superficie en 2025 par rapport au minimum de 2023 et à la moyenne de 1981-2010. Source : NASA/Observatoire de la Terre.
Courbes comparatives de la surface de glace de l'Antarctique, montrant la superficie en 2025 par rapport au minimum de 2023 et à la moyenne de 1981-2010. Source : NASA/Observatoire de la Terre.

Le recul des glaces affecte des processus clés du système climatique, tels que la réflexion du rayonnement solaire, la stabilité des plateformes de glace continentales et les écosystèmes qui dépendent de la glace saisonnière, du krill aux différentes espèces de manchots.

Qu’est-ce qui provoque la fonte de la banquise ?

L'une des principales causes identifiées par la communauté scientifique est le réchauffement des eaux profondes, qui réduit la capacité de la mer à geler même pendant les mois les plus froids. Des études récentes, publiées dans des revues telles que Nature Communications, suggèrent un possible changement de régime dans le système océan-glace.

Les régimes de vent ont également changé, influençant la compaction, le transport et la formation de nouvelle glace. Le NSIDC explique que ces changements atmosphériques peuvent amplifier les anomalies observées, favorisant la présence d'eaux de surface plus chaudes.

De plus, la fonte des glaces crée un cercle vicieux : une surface blanche réduite signifie une moindre réflexion du rayonnement solaire et une plus grande absorption de chaleur par l'océan, intensifiant ainsi le réchauffement régional.

Conséquences mondiales d'un Sud en transformation

La diminution de la banquise entraîne un réchauffement et une instabilité de l'océan Austral, ce qui peut perturber les courants océaniques profonds qui jouent un rôle dans la régulation du climat mondial. Cette potentielle modification de la circulation atmosphérique globale est une source d'inquiétude pour les experts.

La banquise se forme au large des côtes de l'Antarctique. Au premier plan, on distingue de la glace compactée, de la glace meuble et des blocs de glace. Plus on se rapproche de la côte, plus la banquise se compacte, formant une couche lisse. Source : NSIDC
La banquise se forme au large des côtes de l'Antarctique. Au premier plan, on distingue de la glace compactée, de la glace meuble et des blocs de glace. Plus on se rapproche de la côte, plus la banquise se compacte, formant une couche lisse. Source : NSIDC

Bien que la fonte de la banquise n'entraîne pas directement une hausse du niveau de la mer, son recul fragilise la stabilité des plateformes de glace continentales, dont la désintégration contribue à l'élévation du niveau marin. La communauté scientifique suit ces processus avec une attention toute particulière.

Les écosystèmes antarctiques subissent également des impacts immédiats. La diminution de la banquise affecte le krill, base de la chaîne alimentaire de l'océan Austral, ce qui a des répercussions sur les oiseaux marins, les mammifères et les espèces essentielles à la pêche internationale. Des organisations telles que le NSIDC et l'Observatoire de la Terre soulignent que cette situation est un signe évident de l'accélération du réchauffement climatique.