Vague de chaleur, canicule : vers un été de nouveau très chaud ?

À moins de trois mois du solstice, les tendances saisonnières de l’été commencent à s’affiner. Après un printemps instable et parfois frais, le trimestre juin-juillet-août s’annonce, lui, plus chaud et plus sec que la normale.

La sécheresse et surtout les fortes chaleurs pourraient bien faire parler d'elles au cours de l'été.
La sécheresse et surtout les fortes chaleurs pourraient bien faire parler d'elles au cours de l'été.

Les années se suivent et se ressemblent… Comme en 2022 à la même époque, les modèles saisonniers analysent l’évolution à très long terme et proposent un scénario pour l’été. Celui-ci est clair : il va faire chaud voire très chaud la saison prochaine. Toutefois, il conviendra d’attendre les prochaines tendances affinées en avril puis en mai. En effet, le printemps envisagé chaud et sec jusqu’en février dernier a depuis été revu, avec de l’instabilité orageuse récurrente. Ces précipitations constituent néanmoins une bonne nouvelle pour la nature qui souffre du manque d’eau depuis plusieurs mois.

Sécheresse et chaleur, le retour…

La saison estivale, s’étendant du 1er juin au 31 août en météo, s’annonce plus chaude et plus sèche que la normale selon les derniers scénarios. En effet, les modèles de simulation de l’atmosphère utilisés pour établir les tendances à très long terme envisagent des hautes pressions récurrentes entre les îles britanniques, la Scandinavie et l’Europe centrale. Ce sera particulièrement le cas en juin et en juillet tandis que l’anticyclone pourrait se retirer davantage en août, laissant le champ libre aux dépressions sur le Proche Atlantique, jouant alors le rôle de "pompe à chaleur". Ainsi, le modèle européen, le plus utilisé par les prévisionnistes, prévoit un mois de juin avec un excédent thermique de l’ordre de +1°C. Ce même excédent pourrait atteindre +1,5°C en juillet ainsi qu’au mois d’août.

Selon le modèle ECMF, l'été s'annonce chaud voire très chaud en fonction des mois (ici, le mois d'août / crédit : EFFIS).
Selon le modèle ECMF, l'été s'annonce chaud voire très chaud en fonction des mois (ici, le mois d'août / crédit : EFFIS).

Qui dit chaleur en été, dit aussi soleil. Et qui dit soleil, dit souvent absence de précipitations. Ce sera essentiellement le cas en juin et en juillet avec un déficit de l’ordre de -10 % tandis qu’il pourrait être moins prononcé en juin en raison de la récurrence orageuse. Dans la lignée du printemps, le premier mois de l’été s’annonce instable avec des dégradations s’organisant entre le sud-ouest et l’est du pays. En dehors de ces pluies conditionnées aux orages, les perturbations pluvieuses s’annoncent rares. Rappelons que les précipitations sous orages sont souvent synonymes de cumuls très hétérogènes. L’ensoleillement sera quant à lui excédentaire sur tout le pays.

Mais gare aux gouttes froides !

Outre ces tendances, les statistiques plaident également en faveur d’un été chaud. Sur les quatre débuts d’année plus secs que celui que nous connaissons cette année, trois ont été suivis par des étés également secs mais aussi très chauds voire caniculaires : c’était l’année dernière, en 2011 et en 1976. Mais gare aux dépressions "surprises" comme ce fut le cas en 2021… Alors qu’il avait été prévu chaud par les modèles météo, il s’est avéré beaucoup plus contrasté en raison des gouttes froides, ces petites dépressions avec de l’air froid en altitude et qui viennent déstabiliser la masse d’air.

Ce genre de situation ne peut être prévu par les modèles saisonniers, d’où la prudence à adopter avec les tendances à plusieurs mois dont leur fiabilité ne dépasse pas les 60 %. Même chose avec les canicules. Car si un été est prévu plus chaud que la normale, il ne s’accompagne pas nécessairement de périodes caniculaires, comme ce fut le cas en 2019. Aujourd’hui encore, ces phénomènes extrêmes ne sont prévisibles qu’une semaine à l’avance. À suivre donc ces prochains mois !

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