L'ouragan Melissa provoquera des dégâts terribles en Jamaïque avec plus de 1 000 l/m² de pluie et des vents extrêmes !
L’ouragan Melissa est en passe de provoquer une catastrophe sur la Jamaïque. Il se déplacera lentement, apportant plus de 1 000 l/m² de pluie et des vents extrêmes pouvant dépasser les 250 km/h lorsqu’il touchera la côte sud de l’île.

Dans la matinée de ce dimanche 26 octobre, l’ouragan Melissa a atteint la catégorie 4, selon le National Hurricane Center (NHC) basé à Miami. Melissa se trouve actuellement sur la mer des Caraïbes, au sud-est de la Jamaïque, et d’après les informations disponibles, il générait des vents maximaux atteignant 220 km/h. L’un des aspects les plus impressionnants de cet ouragan est son développement fulgurant : il est passé de tempête tropicale à ouragan majeur en seulement 12 heures.
Melissa réunit toutes les conditions pour devenir un ouragan destructeur pour la Jamaïque. D’abord par l’intensité de ses vents : si les premiers modèles doutaient de sa capacité à atteindre une catégorie supérieure, il semble désormais très probable qu’il atteigne la catégorie 5 avant de frapper le sud de l’île. Cela correspond à des rafales dépassant les 250 km/h et à une marée de tempête avec des vagues supérieures à 5,5 mètres.
El huracán #Melissa ha sufrido una intensificación explosiva y podría alcanzar la categoría 5 antes de tocar tierra en Jamaica.
— Meteored España (@MeteoredES) October 26, 2025
El modelo europeo anticipa lluvias de más de 500 mm en el este de Jamaica, suroeste de Haití y regiones orientales de Cuba. https://t.co/Qp5A1ub3Pd
À ce scénario s’ajoutent des pluies qui pourraient dépasser les 1 000 millimètres, soit 1 000 l/m², en moins de 72 heures. La situation s’annonce donc très complexe pour la Jamaïque, d’autant plus qu’une grande partie de la violence de Melissa pourrait toucher la capitale Kingston, une ville de plus de 650 000 habitants. L’ouragan se déplacera parallèlement à la côte sud de la Jamaïque avant de virer vers le nord et de traverser l’île au cours de la journée du mardi 28 octobre. En poursuivant sa route vers le nord, il traversera l’est de Cuba, où d’importants dégâts sont attendus, tandis que les pluies et la houle toucheront également le sud-est d’Haïti.
La physique derrière Melissa
L’ouragan s’intensifie à une vitesse deux fois supérieure au seuil permettant de le qualifier d’« intensification rapide ». En effet, il est passé d’une tempête tropicale avec des vents de 112 km/h à un ouragan majeur de catégorie 3 en seulement 12 heures. Ce processus a provoqué une chute brutale de la pression centrale, tombée à 944 hPa au début de la journée de dimanche. Cette baisse accentue le gradient de pression et contribue à accélérer les vents.
Les systèmes tropicaux de ce type sont de véritables machines thermodynamiques. Les orages qui se forment près de leur centre libèrent de la chaleur et de la chaleur latente, réchauffant ainsi l’air, ce qui provoque son ascension et son évacuation vers l’extérieur du centre. Cela crée une sorte de « vide » près du cœur du système, générant une zone de basse pression – c’est-à-dire moins d’air, qui agit comme un appel d’air. L’air environnant se précipite alors vers le centre pour combler ce vide, ce qui renforce encore le vent.

Plus le vide à combler est important, plus les vents s’accélèrent vers le centre. À mesure que l’air « tombe » dans le vortex de l’ouragan, il libère de la chaleur dans l’atmosphère, ce qui alimente encore la tempête. On pourrait penser que ce processus devrait refroidir l’air du système, mais c’est l’inverse qui se produit, car l’air est continuellement réchauffé par les eaux chaudes de l’océan. Plus l’océan est chaud, plus il peut transférer de chaleur à cette partie du système.
Les effets de l’ouragan
On associe généralement les ouragans à la force de leurs vents, bien que, dans la plupart des cas, la zone touchée par ces vents extrêmes soit limitée. Dans les cas les plus violents, elle peut atteindre 500 km de diamètre, mais elle est souvent bien plus réduite. C’est pourquoi la majorité des décès liés aux ouragans ne sont pas dus à la puissance du vent, mais aux effets destructeurs de la marée de tempête et, surtout, aux pluies diluviennes.
Hurricane Melissa has explosively intensified from a Category 1 to Category 4 storm in just the last 12 hours.
— Colin McCarthy (@US_Stormwatch) October 26, 2025
This is the worst-case scenario for Jamaica, as Melissa could make landfall as a Category 5 storm early Tuesday morning. pic.twitter.com/9cq0RLnKib
Dans les ouragans de catégorie majeure, comme c’est le cas de Melissa, la mer s’élève à un niveau pouvant atteindre le premier étage d’un immeuble, auquel s’ajoute la houle. Dans les zones touchées, tout ce qui se trouve en dessous de ce niveau sera submergé. Le principal moteur de cette marée de tempête est la force du vent, mais un autre phénomène entre également en jeu : la chute de pression au centre du système crée un dôme à la surface de la mer, une sorte de montagne d’eau qui se disperse ensuite violemment sur les côtés.
Et enfin, la pluie, qui dans le cas de Melissa pourrait dépasser les 1 000 l/m², augmentant considérablement le risque d’inondations catastrophiques. Pour toutes ces raisons, la Jamaïque s’apprête à affronter dans les prochains jours un événement historique, susceptible d’avoir un impact majeur et de représenter un risque extrême pour sa population. Par la suite, l’attention se portera sur l’est de Cuba et le sud-est d’Haïti. Dans une saison où aucun grand ouragan n’avait encore touché de zones densément peuplées, Melissa pourrait bien devenir l’épisode le plus violent de toute la saison.