Les vagues de froid sont de plus en plus nombreuses et intenses dans ce pays malgré le réchauffement climatique !

A contre-courant du reste du monde, la Mongolie subit des hivers très rudes de plus en plus fréquemment depuis environ une vingtaine d'années.

Mongolie
Les hivers peuvent se montrer extrêmes en Mongolie, avec des températures descendant parfois sous les -45 voire -50°C !

Malgré la tendance globale au réchauffement, un pays d'Asie observe au contraire un temps de plus en plus froid et de plus en plus enneigé. La Mongolie est en effet en proie à des hivers particulièrement rigoureux depuis une vingtaine d'années.

Des hivers très froids et neigeux de plus en plus fréquents

Même si l'hiver 2023-2024 fut le plus chaud jamais enregistré à l'échelle de la planète, le constat est bien différent du côté de la Mongolie. A contre-courant du reste du monde, ce pays a en effet connu un hiver particulièrement rigoureux avec des températures extrêmement froides et des chutes de neige exceptionnelles.

90% de la Mongolie a en effet observé des conditions hivernales extrêmes avec des températures descendant régulièrement sous les -45°C, des chutes de neige particulièrement récurrentes et intenses et ce durant de longs mois. De ce fait, plus de 2 millions de têtes de bétail sont mortes de froid depuis le début de l'hiver.

Ce phénomène n'est toutefois pas nouveau sur ce secteur, survenant en moyenne tout les 10 ans depuis le début des relevés météorologiques. Ces hivers très rigoureux sont surnommés « dzud », un terme désignant un temps anormalement neigeux et surtout glacial menant à une mortalité plus élevée que la normale du côté du bétail mais également chez les humains.

Les « dzuds » restaient assez peu fréquents jusqu'à il y a quelques décennies, pourtant, la Mongolie vient de connaître deux hivers de ce type coup sur coup, des hivers s'inscrivant dans une tendance de plus en plus froide sur le secteur. En effet, de récentes études ont démontré que les descentes d'air arctique se font de plus en plus récurrentes et durables ces dernières années sur cette région du monde.

L'affaiblissement du Jet Stream mis en cause

La fréquence des hivers très rudes n'est pas le seul paramètre climatique qui s'accentue ces dernières années, les périodes de sécheresse se font également de plus en plus récurrentes sur la Mongolie. Les habitants du secteur ont d'ailleurs remarqué que les hivers les plus rudes se produisent le plus souvent après des étés secs, mais comment expliquer ce phénomène ?

Même si le phénomène n'est pas encore totalement compris par les scientifiques, il semblerait que ces périodes sèches et ces hivers très rigoureux soient paradoxalement liés au réchauffement climatique. En effet, celui-ci provoque un affaiblissement progressif du Jet Stream, un puissant courant d'altitude parcourant la planète.

Or, plus celui-ci s'affaiblit, plus il devient ondulant et forme des « boucles », piégeant soit un temps sec et plutôt chaud l'été sur la région, soit un air très froid en provenance des pôles l'hiver, et ce durant de longues semaines. La situation géographique de la Mongolie favorise en effet ce type de blocage sur ce secteur, induisant donc des hivers plus régulièrement extrêmes ces dernières années avec l'affaiblissement toujours plus franc de ce courant d'altitude.

D'après une étude réalisée par l'Université de Yale aux Etats-Unis, les journées de froid extrême ont été 28% plus fréquentes en Mongolie entre 2000 et 2016 qu'entre 1981 et 1999. De plus, les chutes de neige ont également observé une nette augmentation, de 40%, depuis 1961 sur le pays. La neige a d'ailleurs pour effet d'accentuer encore plus le froid près du sol, induisant une réaction en chaîne produisant des températures extrêmes de plus en plus récurrentes sur la Mongolie en hiver.

Selon les climatologues, ce phénomène à contre-courant du reste du monde devrait d'ailleurs encore s'accentuer dans le futur. D'après le GIEC, la fréquence des dzuds devrait augmenter d'environ 20% d'ici 2080 en Mongolie, ce qui induira une surmortalité de plus en plus importante du bétail mais également un risque non négligeable pour la population.

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