Sécheresse : les uruguayens obligés de boire de l'eau salée ! Un tel scénario possible en France ?

Face à la pénurie d'eau, le gouvernement uruguayen a proposé de l'eau salée - potable selon eux - à ses habitants. Le pays vit l'une des pire sécheresse de son histoire. Serait-il possible que nous subissions la même chose en France ?

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En plein hiver austral, l'Uruguay connait sa pire sécheresse depuis 74 ans !

L'Uruguay connait sa pire sécheresse depuis... plus de sept décennies ! Et ce, à cause du dérèglement climatique. Conséquences : en plein hiver austral, la moitié des uruguayens doit se contenter d'eau salée depuis plusieurs mois. Voilà trois ans que cette sécheresse extrême perdure. "Le principal réservoir d'eau de Paso Severino, situé à 80 km de la capitale Montevideo, est rempli à moins de 2 %", écrit LeParisien.

L'état d'urgence a été déclaré le 19 juin dernier et les dirigeants du pays ont demandé une dérogation aux règles de salinité de l'eau potable. Grâce à cela, l'OSE - l'entreprise publique chargée de distribuer l'eau - mélange le peu d'eau restante des réserves - notamment celle de Paso Severino qui fournit plus de la moitié de la population - avec de l'eau salée du Rio de la Plata, un estuaire proche de l'océan Atlantique (d'où son niveau de salinité).

La pire crise hydrique de l'histoire de l'Uruguay depuis 74 ans !

Les habitants de Montevideo et sa région, soit environ 60% de la population, utilisent donc de l'eau salée de couleur marron pour se laver, cuisiner et boire. Ils qualifient pourtant celle-ci de "nauséabonde" et quasiment "imbuvable". Isabel Moreira, une habitante de la capitale décrit : "c’est affreux, vous pouvez sentir le goût de l’eau salée, c’est dégoûtant".

Pas de risque pour la santé, assure Karina Rando, la ministre de la Santé. Pourtant, les limites maximales autorisées pour le chlorure et le sodium sont régulièrement dépassées depuis plusieurs semaines. Malheureusement "environ 500 000 personnes n’ont pas les moyens" d’acheter de l'eau en bouteille, révèle Carmen Sosa, de la Commission uruguayenne de défense de l’eau et de la vie.

Pour résoudre ce problème d'ordre financier, le gouvernement a supprimé les taxes sur l'eau en bouteille et a annoncé, en juillet dernier, la distribution de deux litres d'eau gratuite par jour à 21 000 familles pauvres ou vulnérables.

De telles mesures possibles en France ?

Pour rappel, l'été dernier, la France vivait une sécheresse importante. Plus de 2 000 communes du pays connaissait un approvisionnement en eau sous tension. Et même sept d'entre elles ont subi "une interruption totale de service pendant au moins plusieurs jours" selon le rapport annuel du Haut conseil pour le climat, rappelle LeFigaro.

Alors, est-ce possible qu'un jour, tout comme en Uruguay, nos réserves soient tellement basses que nous serions obligés de boire de l'eau salée ? Peut-être. Même si la météo estivale a été pluvieuse sur la moitié nord du pays, cela n'a pas suffit. La sécheresse s'aggrave. 72% des nappes phréatiques étaient sous les normales saisonnières au 1er août.

Certes, la sécheresse cette année est moins sévère que celle de 2022. Et nos nappes phréatiques sont loin d'être au niveau des réserves uruguayennes. Mais la réchauffement climatique ne va qu'amplifier les sécheresses dans les années à venir si nous ne faisons rien. Et la catastrophe hydrique que vit l'Uruguay pourrait bien s'étendre à l'ensemble de la planète sur le long terme...

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