Qui est cette mystérieuse civilisation perdue découverte en Amazonie ?

L'Amazonie a abrité de très nombreuses civilisations durant plusieurs siècles. Mais avant les années 2000, les chercheurs pensaient que la région était vierge jusqu'à l'invasion des européens au XVIème siècle. Selon les archéologues, les amazoniens vivaient en tribus nomades. Le sol de la forêt amazonienne étant pauvre en nutriments, l'agriculture de masse n'y était pas possible, d'après eux.

Or, une nouvelle étude révèle 26 sites réparties dans une zone de 4 500 km² ! La moitié de ces sites étaient inconnus des archéologues. Ils sont la preuve de vie humaine urbaine et de l'existence de sociétés anciennes avant l'arrivée des espagnols. "C'est la première preuve claire qu'il y avait des sociétés urbaines dans cette partie du bassin amazonien", explique Jonas Gregorio de Souza, archéologue à l'Université de Barcelone, en Espagne.

Les chercheurs ont utilisé la télédétection. Cette technologie permet de cartographier des terrains depuis le ciel. Les images 3D ont révélé, enfouie sous la végétation de l'actuelle Bolivie, des bâtiments fortifiés par des remparts pour se défendre en cas d'attaque et même des pyramides bâties en terre. Ces amazoniens avaient créé un système de gestion de l'eau pour l'agriculture.

Révélant ainsi les vestiges d'une civilisation antique qui vivait au coeur de la forêt amazonienne il y a environ 1 500 ans : "Nos résultats mettent fin aux arguments selon lesquels l'Amazonie occidentale était peu peuplée à l'époque préhispanique", a écrit Heiko Prümers, archéologue à l'Institut archéologique allemand, dans la revue scientifique Nature qui a publié l'étude.

L'étude parle surtout de la civilisation Casarabe. Ce peuple avait un "système de peuplement hautement intégré, continu et dense" selon lui. Cette civilisation a peuplé la forêt amazonienne pendant plusieurs milliers d'années mais "dont l'ampleur restait pourtant totalement inconnue jusqu'alors" rapporte nos confrères de BFMTV.

Dans ce rapport, l'archéologue et son équipe évoquent 2 grandes colonies : Cotoca et Landivar. Ces dernières servaient d'intermédiaires pour les sites régionaux plus petits qui étaient reliés sur plusieurs kilomètres par des chaussées toujours visibles.

"Ces deux grands sites de peuplement étaient déjà connus, mais leur taille massive et leur élaboration architecturale ne sont devenues apparentes que grâce à l'enquête LIDAR (une technique de mesure de distance qui utilise les propriétés de la lumière)", rapporte l'équipe de scientifiques.