Le paysage des Calanques, noirci par la pollution ! Les autorités s’inquiètent et engagent des travaux

Le sud de la France résulte souvent de la carte postale pour des vacances dans l’Hexagone. Mais depuis plusieurs années, Marseille est la cible des scories, résidus grisâtres qui s’étendent le long des côtes. Les autorités doivent désormais tout nettoyer.

Les calanques, paysage de carte postale du sud de la France
Les calanques, paysage de carte postale du sud de la France

Calanques et scories. Les deux ne font pas forcément bon ménage. D’un côté, le cadre idyllique méditerranéen, les falaises se reflétant dans les flots… Et de l’autre, des dépôts gris, s’étendant sur plusieurs dizaines de mètres, le long du littoral. La carte postale fait tout d’un coup moins rêver. Résultat : l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a été chargée par l’Etat de régler le problème. N’en déplaise à certains.

Un chantier qui s’étendra jusqu’en 2027

Le parc national des Calanques accueille donc, depuis le début du mois de septembre, de gros travaux. Mélody Gros est la cheffe de projets Sites et Sols pollués de l’organisme. Elle explique que les scories sont des "résidus de production d'anciennes usines, utilisés comme remblais pour la création de routes et de parkings." Un problème qu’il faut résoudre au plus vite, puisque les scories sont chargées en métaux lourds et contaminent l'environnement, ce qui les rend particulièrement néfastes pour l’écosystème et l’être humain. En somme, Marseille subit les ravages de précédentes activités industrielles, qui ont duré deux siècles.

Pas moins de 29 hectares sont touchés par les scories à Marseille

Les travaux devraient avoir lieu jusqu’en 2027. Les engins de chantier vont donc peindre le paysage pendant un petit moment. La base de chantier se trouve à Les Goudes, petit village particulièrement apprécié des voyageurs, en quête de photos pour leurs réseaux sociaux. Mais nombreux sont ceux qui y voient un réel problème, à commencer par les habitants, qui sont à peu près 500 dans ce petit village.

Quant au président du Comité d'intérêt de quartier (CIQ), Romain Garoute, il affirme qu’il aurait aimé que la base du chantier, dotée d'une tente de confinement de 250 mètres carrés, soit installée ailleurs qu’à Gourdes, sur une zone "plus à l'abri du vent." Selon lui, "on aurait pu éviter certains risques inutiles." Si l’idée ne fait pas l’unanimité, notamment chez les habitants, Mélody Gros affirme que "ce chantier répond à un objectif de santé publique."

Un chantier prévu jusqu'en 2027
Un chantier prévu jusqu'en 2027

L’Ademe appuie les propos en expliquant qu’il faut “mettre en sécurité" plusieurs dépôts jugés "prioritaires au regard de leur potentiel de contamination du milieu et des personnes." Au total, ce sont plusieurs milliers de tonnes de gravats qui vont être traités, dont une partie sera dirigée vers un site de stockage dédié aux déchets dits dangereux, dans le Gard. De plus, des appareils permettant de mesurer la qualité de l’air ont été installés.

Les seuils vigilance et “alerte”, s’ils sont dépassés, pourraient interrompre le chantier temporairement, mais pour Rolland Dadena, président de l'Association Santé Littoral Sud, il faudrait plus de mesures, notamment la possibilité "d'activer un plan de veille sanitaire" tant que le chantier est en activité. Selon lui, manipuler ces matières toxiques pourrait augmenter de façon significative le risque sanitaire et pourrait entraîner une surpollution pour la population.”

Référence de l’article :

Contaminées par l'industrie pendant deux siècles, des Calanques de Marseille bientôt dépolluées