Courant AMOC : un affaiblissement désormais considéré comme une menace existentielle ! Quelles conséquences en Europe ?

Les scientifiques du climat appellent à une adaptation sociale aux phénomènes extrêmes et aux points de bascule. Rien ne se produit brutalement d’un seul coup et ils avertissent que le courant océanique AMOC est condamné et mourra lentement, provoquant d’importants effets sur l’ensemble de la planète.

L’éventuel effondrement du courant océanique AMOC provoquera des refroidissements et des réchauffements dans différentes zones d’Europe.
L’éventuel effondrement du courant océanique AMOC provoquera des refroidissements et des réchauffements dans différentes zones d’Europe.

Alors que la glace de mer entre l’Islande et le Groenland continue de se fracturer, nous restons sans horizon politique d’élimination des combustibles fossiles et avec un objectif de +1,5 ºC mort après la récente COP30.

Le ministre islandais de l’Environnement, de l’Énergie et du Climat a confirmé que l’éventuel effondrement de la Circulation de Retournement Méridienne de l’Atlantique (AMOC), l’un des courants océaniques fondamentaux dans la régulation du climat mondial, est devenu une « menace existentielle » pour son pays. Aucune autorité n’avait jamais tenu de tels propos auparavant.

L’affaiblissement de l’AMOC

Une preuve de l’affaiblissement que subit la circulation océanique AMOC est la seule tache d’eau froide qui subsiste aujourd’hui sur la carte mondiale : elle n’a cessé de se réchauffer ces dernières décennies. Selon l’ensemble des preuves scientifiques, elle se ralentit sous l’effet du réchauffement de la planète.

L’affaiblissement de la circulation océanique AMOC fait que ce courant apporte désormais moins de chaleur à l’océan Atlantique Nord.

La principale cause de cette décélération est l’augmentation des précipitations dans certaines parties de cette région, ainsi que la fonte qui se produit au Groenland et dans l’Arctique.

L’eau douce issue des précipitations réduit la salinité de l’eau de l’océan et la densité de l’eau en surface. Que signifie cela ? Une moindre quantité d’eau superficielle s’enfonce, provoquant un ralentissement du flux de la circulation.

En réalité, on enregistre actuellement la salinité superficielle de la mer la plus basse observée depuis au moins 20 ans. Ces valeurs si faibles de salinité constituent un autre signe fort de la décélération et de l’affaiblissement conséquent qui se produisent au sein de l’AMOC.

Un effondrement de ce courant conduirait à des phénomènes météorologiques extrêmes sans précédent en Europe, avec des impacts dévastateurs sur la chaîne alimentaire, notamment sur l’agriculture et l’élevage.

La menace sur l’Islande

Désormais, le risque d’effondrement de la circulation océanique AMOC sera traité comme un « enjeu de sécurité nationale » en Islande. L’affaiblissement de ce courant et son futur effondrement pourraient provoquer un refroidissement local significatif en Islande, menaçant les conditions de vie actuelles, tandis que la majeure partie du reste de la planète se réchaufferait fortement.

Si l’effondrement de l’AMOC venait à se produire, tout le nord de l’Europe subirait un fort refroidissement, tandis que d’autres régions du globe, dont le sud du continent européen, accentueraient leur réchauffement, y compris l’Espagne et la France.

Les scientifiques sont relativement sûrs que, de manière générale, le nord de l’Europe aura tendance à se refroidir et le sud de l’Europe à se réchauffer. Que provoquerait cela ? Une différence de températures à l’échelle de l’Europe bien plus importante qu’elle ne l’est déjà.

L’Iran menacé par la sécheresse

En Iran, on subit depuis cinq ans une sécheresse extrême due à l’augmentation constante des températures. L’une des sécheresses les plus dévastatrices de son histoire, avec 89 % de précipitations en moins et des réservoirs au plus bas.

Pour cette raison, ils envisagent que la région côtière méridionale du Makran devienne la capitale du pays. Cette décision aiderait à réduire la surpopulation, la pénurie d’énergie et le stress hydrique de l’actuelle capitale, Téhéran, selon le président du pays, Masoud Pezeshkian.

Alors qu’en Iran on envisage de changer de capitale en raison de la grave sécheresse, à la COP30 de Belém sa vice-présidente, Shina Ansari, convenait, avec d’autres pays pétroliers, d’une stratégie de boycott de l’élimination progressive des combustibles fossiles.