L'amibe mangeuse de cerveau, ou pourquoi il ne faut pas se baigner dans les eaux douces chaudes !

    L'amibe mangeuse de cerveau est un micro-organisme qui se trouve dans les eaux douces chaudes de 25 à 46°C. 95% des patients infectés décèdent...

    Infection Bactérie Santé Amibe
    En France, un seul cas a déjà été détecté. L'amibe mangeuse de cerveau est un micro-organisme extrêmement rare.

    Il pensait célébrer la fête nationale américaine comme chaque année. Mais le 4 juillet 2025 marquera un tournant dans la vie de la famille de Jaysen Carr. Ce jeune garçon de 12 ans est décédé le 18 juillet dernier suite à une infection causée par l'amibe "mangeuse de cerveau" après s'être baigné dans un lac au sud-est des États-Unis.

    À l'occasion du 4 juillet (jour de la fête nationale aux États-Unis), le garçon et sa famille s'étaient retrouvés avec des amis au bord du lac Murray, près de Columbia en Caroline du Sud. Mais quelques jours plus tard, Jaysen souffre de céphalées, puis de vomissements. Et finit par décéder après une semaine de lutte contre l'infection. "Naegleria Fowleri" a déjà causé la mort d'environ 160 personnes aux États-Unis ces 6 dernières décennies...

    Qu'est-ce que l'amibe "mangeuse de cerveau" ?

    "Naegleria Fowleri", de son nom scientifique, est un micro-organisme extrêmement rare mais aussi (et surtout !) extrêmement létal. Car elle provoque la mort dans 95% des cas... Elle est présente en toute petite quantité dans les eaux douces "chaudes" (dont la température dépasse les 25°C). Les premiers symptômes n'apparaissent qu'environ 5 jours après une baignade.

    Maux de tête, vomissements... Puis environ 15 jours après avoir été infecté, le micro-organisme remonte petit à petit le nerf olfactif (car il rentre par les narines) et détruit le cerveau de la victime. "Mangeuse de cerveau" n'est donc pas une exagération mais bien sa caractéristique principale. L'amibe peut-être présente dans les lacs, mais également dans les piscines.

    Mais elle ne s'attrape pas en buvant de l'eau contaminée. Ni à cause d'une plaie. Et ne se transmet pas entre personnes car elle n'est pas contagieuse, rappellent les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis. Pour être infecté, il faut inhaler l'amibe (elle doit entrer par les narines), c'est ainsi qu'elle remonte au cerveau.

    Attention aux lacs, rivières et piscines non traitées...

    Dans la plupart des cas, l'infection identifiée était survenue après une nage ou une plongée dans une eau douce chaude, dans un lac ou une rivière, en période estivale. Pour limiter le risque d'infection, les autorités sanitaires américaines rappellent qu'il faut se boucher le nez en cas de baignade (manuellement ou avec un pince-nez) ou garder la tête hors de l'eau.

    Aux États-Unis, l'amibe mangeuse de cerveau est responsable d'environ 160 décès depuis les années 1960, dont près de la moitié des cas ont eu lieu au Texas et en Floride (états particulièrement chauds en été). Un cas a même été détecté en 2019 après qu'un homme se soit baigné dans un parc aquatique (toujours aux États-Unis).

    En France, un seul cas lié à "Naegleria Fowleri" a été observé, d'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). En 2008, un petit garçon de 9 ans est mort d’une méningite foudroyante après s'être baigné dans un bassin alimenté par une source d’eau chaude, en Guadeloupe. L'Anses rappelle que le micro-organisme est présente en faible quantité dans les eaux situées "en aval des rejets des circuits de refroidissement des centrales thermiques".

    Références de l'article :

    Alec Bertin, LeFigaro, (01/08/2025), États-Unis : un enfant de 12 ans tué par une amibe «mangeuse de cerveau» après une baignade dans un lac

    LeParisien, (22/10/2022), États-Unis : une amibe «mangeuse de cerveau» tue un adolescent après une baignade dans un lac