Insolite : un nouveau matériau permet de récolter l'eau contenue dans... l'air du désert !

Récolter l'eau du désert (oui, l'eau !), cela sera bientôt possible, grâce aux ingénieurs du MIT ! Ces derniers ont en effet développé un gel salé capable d'absorber de manière conséquente l'humidité de l'air, même dans des conditions extrêmes !

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Même avec une humidité relative très faible, inférieure à 30%, le matériau crée par le MIT peut extraire la vapeur d'eau de l'air et capter l'humidité, sans aucune fuite.

C'est un matériau hyper-absorbant synthétisé par les ingénieurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui va peut-être changer la donne dans la politique de gestion de l'eau, notamment en période de sécheresse. En effet, celui-ci permet de capter une quantité record de l'humidité présente dans l'air, et cela même dans des conditions désertiques. Séquence explications.

Une sorte d'hydrogel salé

Carlos Díaz-Marin et les autres membres de l'équipe du MIT ont publié ces résultats étonnants dans la revue Advanced Materials. Ce matériau, transparent et caoutchouteux, est fabriqué à partir d'hydrogel, naturellement absorbant et utilisé dans les couches jetables. C'est en infusant cet hydrogel avec du chlorure de lithium qu'ils ont obtenu le matériau final. Pourquoi le chlorure de lithium ? Tout simplement parce que c'est le seul sel capable d'absorber plus de 10 fois sa propre masse en humidité, il dispose donc (bien plus que le sel gemme utilisé pour faire fondre la glace) d'un étonnant pouvoir de déshydratation.

Ce gel salé a donc la capacité d'absorber la vapeur d'eau, en l'extrayant de l'air et en retenant l'humidité tout en gonflant, le tout sans fuite, comme le fait une couche jetable. Ce système fonctionne même dans des conditions très sèches voire désertiques, avec une humidité relative inférieure à 30%.

Chose particulièrement étonnante, les chercheurs ont découvert qu'ils pouvaient infuser l'hydrogel avec plus de sel qu'ils ne l'avaient fait dans les études précédentes (avec d'autres matériaux). Par conséquent, ils ont observé que ce gel gorgé de sel absorbait et retenait une quantité de vapeur sans précédent, y compris dans des conditions très sèches (alors que les précédents matériaux testés échouaient dans ces conditions). C'est ce qu'explique Gustav Graeber, co-auteur de l'étude : ce nouveau matériau est "le meilleur des deux mondes". Selon lui, "l'hydrogel peut stocker beaucoup d'eau, et le sel peut capter beaucoup de vapeur, il est donc intuitif" de combiner les deux.

Un outil face à la chaleur et à la sécheresse ?

L'eau ainsi récoltée pourrait alors être chauffée et condensée, avant d'être collectée sous forme d'eau ultrapure. Ce gel hyper-absorbant, fabriqué rapidement et à grande échelle, pourrait donc être utilisé comme collecteur d'eau passif, notamment dans les régions désertiques ou dans les régions menacées de sécheresse : le matériau absorberait alors en continu la vapeur, qui serait ensuite condensée en eau potable.

Un matériau au faible coût et aux performances très hautes, avec un fort potentiel : voilà comment le présentent les ingénieurs du MIT. Certains estiment même qu'il pourrait rendre la climatisation plus efficace : en effet, il serait possible d'adapter ce gel hyper-absorbant aux unités de climatisation en tant qu'élément de déshumidification. De quoi faire pas mal d'économies d'énergies...

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