Îlot de chaleur urbain, même en septembre... Il va falloir repenser nos villes !

Alors que la France connaît une première décade de septembre historiquement chaude, les écarts de températures nocturnes sont énormes entre les grandes villes et la campagne (parfois 10 degrés). Pourquoi est-il urgent de repenser nos villes ? Que va-t-il falloir changer pour mieux respirer ?

Îlot de chaleur urbain Paris La Défense
La bétonisation, comme ici dans le quartier de La Défense, à Paris, est l'une des premières responsables de l'îlot de chaleur urbain.

La France suffoque, avec une première décade de septembre sans doute historiquement chaude. Alors que la série étonnante de températures maximales supérieures à 30 voire 32 ou 33 degrés plusieurs jours consécutifs se poursuit, les nuis commencent à devenir irrespirables dans les grandes villes, où l'on n'est plus très loin des seuils de canicule...

L'îlot de chaleur urbain, toujours plus exacerbé...

Pourquoi des nuits de plus en plus chaudes dans les grandes villes ? Tout simplement à cause de l'îlot de chaleur urbain (ICU) qui joue à plein régime. La nuit, alors que la périphérie et la campagne se refroidissent (avec le rayonnement nocturne, la chaleur s'échappe), en ville les constructions, les immeubles, la voirie rejettent la chaleur stockée et emmagasinée pendant la journée.

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Plus les immeubles sont hauts, plus ils bloquent la circulation de l'air. Plus la ville est peuplée, et moins elle est végétalisée, plus l'écart des températures entre centre urbain et campagne est important, et plus les organismes ont du mal à récupérer dans les grandes villes.

Repenser nos villes, et perdre jusqu'à 10 degrés la nuit ?

C'est donc sans surprise en Île-de-France, la région la plus urbanisée et la plus densément peuplée de France, que l'ICU est le plus intense. Ainsi, là où la ville de Fontainebleau (près de la forêt du même nom) relève 33 degrés en journée, comme à Paris, il y a quasiment 10 degrés d'écart au plus frais de la nuit entre les deux villes ! Ce mercredi matin, on relevait moins de 15 degrés à Fontainebleau, contre 18 degrés à Orly, près de 21 degrés au parc Montsouris à Paris, et quasiment 24 degrés dans les rues de Saint-Germain-des-Prés, toujours à Paris.

Il va donc falloir totalement repenser nos villes pour pouvoir supporter les futures vagues de chaleur, qui seront de plus en plus longues, intenses, et aussi tardives, comme en ce mois de septembre. Le règne du béton va devoir toucher à sa fin, au risque de connaître des étés de plus en plus invivables… La végétalisation semble le seul moyen de nous faire perdre plusieurs degrés en ville la nuit (trames vertes, plantation d'arbres, oasis de fraîcheur). Et pourquoi pas repeindre les toits et les routes en blanc ? Tout dépendra de la volonté politique de nos autorités, et de leur prise de conscience...

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