Douceur hivernale : la végétation est en avance d'un mois en France !

La douceur parfois digne du printemps persistant depuis la fin du mois de janvier engendre une floraison précoce de nombreux végétaux sur notre pays, ce qui pourrait induire un risque pour les cultures en cas de gel tardif.

Végétation
Outre les températures élevées, l'impression de printemps est également présente au niveau de la végétation alors que nous sommes encore en plein mois de février

Avec des températures anormalement élevées depuis maintenant plusieurs semaines et les fréquentes précipitations de l'automne et du début d'hiver, la végétation française est très en avance en cette mi-février 2024.

De la douceur voire de la chaleur en plein hiver

Après un coup de froid temporaire durant le mois de janvier dernier, la douceur a largement repris le dessus en France. Les températures sont en effet situées largement au-dessus des normales de saison depuis la dernière décade de janvier sur le pays avec une douceur parfois record et même les premières sensation de chaleur de l'année sur certains secteurs du Sud et du Sud-Ouest notamment.

Cette semaine, la douceur s'est une nouvelle fois montrée particulièrement marquée sur la totalité de la France, on relevait par exemple parfois plus de 20°C jusque dans le Centre de la France le 15 février et le seuil de chaleur (25°C) a été dépassé le même jour sur plusieurs stations du Sud-Ouest, notamment du côté des Pyrénées-Atlantiques où on a pu relever jusqu'à 27,2°C, en plein mois de février !

Ces températures sont si élevées depuis le début du mois de février en France que cette première quinzaine de février pourrait être la plus douce jamais enregistrée depuis le début des relevés météorologiques avec une anomalie thermique s'approchant des +4°C. La première décade de février fut d'ailleurs la 5ème plus douce depuis le début des relevés.

Outre une impression très printanière, cette douceur a également plusieurs conséquences sur nos paysages. On peut par exemple noter une neige globalement déficitaire en moyenne montagne, les températures élevées ayant bien entamé la couche d'or blanc dans les stations françaises mais également une végétation très en avance pour la période.

Une végétation ayant plusieurs semaines d'avance !

La douceur hors-saison a en effet une conséquence majeure sur la végétation française. Abricotiers, amandiers ou pruniers sont déjà en fleurs sur une large partie du pays en cette mi-février, et ce avec près d'un mois d'avance par rapport à la normale.

Les températures élevées, combinées à des sols encore très humides sur la quasi-totalité de la France suite aux importantes précipitations de la mi-octobre à la mi-janvier ont complètement décalé le cycle naturel des végétaux sur notre pays, si bien que la végétation se croit déjà au printemps, comme les vignes qui ont déjà stoppé leur repos végétatif dans le Sud-Ouest alors que l'arrêt de la phase de dormance débute au mois de mars.

Ce constat, facilement vérifiable en mettant le nez dehors, est également confirmé par les observations satellite de l'organisation Copernicus. D'après leur données, l'activité photosynthétique de la végétation est en effet bien supérieure à la normale de la période, que ce soit sur la France mais également sur une très large partie de l'Europe.

Seules les régions situées entre l'Est de l'Espagne et l'extrême Sud de la France observent une végétation « en retard », mais un retard qui est cette fois-ci provoqué par la sécheresse de plus en plus marquée concernant ces régions depuis plusieurs mois voire plusieurs années maintenant. Ailleurs, c'est au contraire une végétation souvent digne d'un début de printemps qui est en train de se développer, et ce en plein hiver.

Si ce phénomène se produit maintenant régulièrement ces dernières années, tant les périodes de douceur hivernale se font nombreuses, celui-ci pose un réel risque pour cette végétation avancée. En effet, des épisodes de gel tardif pourront encore être observés dans les prochains mois, ce qui pourrait fortement impacter nos végétaux, on se souvient par exemple des dégâts qu'un épisode de gel tardif important avait provoqué au mois d'avril 2021 sur les cultures françaises, phénomène qui s'était d'ailleurs reproduit l'année suivante à la même période.

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