Curieuse "anomalie magnétique" découverte dans un lac légendaire de Nouvelle-Zélande ! Que se passe-t-il dans ce lac ?

Des chercheurs ont cartographié en détail le lac Rotorua, en Nouvelle-Zélande, et ont détecté la présence d'un système hydrothermal actif et d'une étrange anomalie magnétique dans ses profondeurs.

Le légendaire lac Rotorua en Nouvelle-Zélande. Crédit : Jopetsy/Flickr.
Le légendaire lac Rotorua en Nouvelle-Zélande. Crédit : Jopetsy/Flickr.

La Nouvelle-Zélande est riche en beauté naturelle. Un exemple en est le lac Rotorua, qui borde la ville du même nom et est le deuxième plus grand de l'île du Nord du pays, avec une superficie de 79,8 kilomètres carrés. Il est le cadre d'une légende maorie qui raconte l'histoire d'un amour interdit, mais en plus de la mythologie, il est également célèbre pour ses couleurs éblouissantes.

Le lac Rotorua est célèbre pour ses eaux troubles de couleur bleu-vert en raison de la présence de soufre, ce qui en fait un lieu d'intérêt scientifique.

Et pour la première fois, des chercheurs de l'Institut des Sciences GNS ont cartographié en détail les profondeurs de ce lac et ont découvert la présence d'une "anomalie magnétique" qui aide à comprendre le fonctionnement des lacs volcaniques de la région.

La découverte dans le lac Rotorua

Les chercheurs ont cartographié environ 68 % du lac, qui se trouve dans un ancien cratère d'un volcan inactif. L'objectif principal était d'utiliser un sondeur multibeam (un type de sonar) pour révéler la profondeur et la forme, ou bathymétrie, du fond du lac.

On pense que le lac Rotorua s'est formé après une éruption qui a détruit la terre il y a environ 220 000 ans. Le volcan responsable de l'explosion repose inactif sous le lac.

Les résultats de la cartographie ont révélé des signes d'activité hydrothermale sous le lac, y compris une série de petites caldeiras qui ont créé des cratères dans le fond du lac, ainsi qu'une curieuse "anomalie magnétique".

Selon les chercheurs, ces petits cratères sont probablement le résultat d'éruptions hydrothermales : ils sont créés par la libération de gaz et d'eau chaude et émettent encore des flux de chaleur presque imperceptibles. Cela a été observé le long de la côte de Sulphur Point (un marais géothermique au sud du lac Rotorua caractérisé par la présence de soufre), où l'eau chaude remonte dans le lac et l'eau froide est poussée vers le bas.

Malgré cette intense activité, les températures près du fond du lac sont d'environ 14 °C, en raison de la grande quantité d'eau froide qui neutralise la chaleur provenant de dessous.

L'"anomalie magnétique" du lac

Cette "anomalie magnétique" a intrigué les chercheurs, indiquant la présence de pyrite au lieu de la magnétite attendue dans les roches volcaniques du lac.

Il s'avère que les roches volcaniques contiennent habituellement de la magnétite, qui est hautement magnétique. Ils croient que l'eau chaude du lac (les fluides hydrothermaux) a transformé la magnétite en un autre minéral, la pyrite, qui n'a pratiquement pas de signal magnétique (cela peut être vu dans les tons bleus de l'image inférieure, qui couvrent les cratères des éruptions hydrothermales qui sont associés à une intensité magnétique faible ou nulle). Ce processus hydrothermal réduirait considérablement le signal magnétique et expliquerait l'anomalie.

Lac Rotorua
Le flux de chaleur élevé face à la côte de Sulphur Point est illustré sur la carte du flux de chaleur conductif (gauche) et la carte de l'intensité magnétique (droite) montre comment l'eau chaude a démagnétisé (anomalie magnétique négative) les roches de la zone. Ensemble, ces cartes fournissent des preuves tangibles que la côte de Sulphur Point est un système hydrothermal actif. Source : GNS Science.

"Normalement, avec les roches volcaniques, lorsque vous passez un magnétomètre au-dessus d'elles, vous obtenez des anomalies très positives, mais dans ce cas, nous obtenons des anomalies négatives, probablement en raison de susceptibilités magnétiques très faibles", a déclaré Cornel de Ronde, géologue à l'Institut GNS.

Pour les chercheurs, cela indique que l'ancien volcan, même inactif, continue d'affecter le lac Rotorua. Et pour Ronde, cette recherche est "un excellent exemple d'une approche holistique pour comprendre nos lacs volcaniques hébergés géothermiquement, ce qui nous permet de mieux modéliser le fonctionnement complexe du système géothermique de Rotorua".

Référence de l'article :

New maps reveal Lake Rotorua's hidden depths. GNS Science, 2024.

Vidéos marquantes