Consommation : que va changer le nouveau Nutri-Score pour évaluer le bien-être animal ?

C'est donc un nouvel indicateur, sous la forme d'un étiquetage, qui pourrait apparaître sur les aliments dans les prochaines années. Une sorte d'éco-score, basé cette fois sur le bien-être animal, comme le recommande l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation et du travail (Anses) dans un communiqué publié le 2 mai dernier. Avec quels changements pour les consommateurs ?

Des critères de qualité de vie des animaux

Après trois années d'expertise, l'Anses a donc annoncé la création d'une classification claire pour les consommateurs, à travers un indicateur présent sur les produits alimentaires permettant de mieux évaluer la qualité de vie des animaux d'élevage. Basé sur des critères scientifiques, cet étiquetage ressemblera au Nutri-Score et sera transposable dans toute l'Europe.

Pour établir ce classement, l'Anses recommande de prendre en compte toutes les étapes de l'existence des animaux, de la ferme à l'abattoir en passant par leur transport. Mais ce n'est pas tout : il s'agira aussi de prendre en compte la qualité de vie des ascendants des animaux (pour plus de transparence sur la reproduction et la sélection).

Enfin, l'Anses propose aussi de prendre en compte la santé physique et morale des animaux, à travers des enquêtes ou des tests, en plus des conditions et des modes d'élevage. Ce score sur le bien-être animal s'inscrit dans une période où l'Union européenne envisage par ailleurs l'adoption d'un étiquetage harmonisé sur tous les produits alimentaires.

Sur l'étiquette : une lettre de A à E

Quels changements seront donc visibles sur l'emballage des produits pour les consommateurs ? L'indicateur prendra la forme d'une lettre, de A à E : il s'agira donc d'un score à 5 niveaux, le niveau E correspondant au respect des seules exigences imposées par la législation européenne.

Plus le score s'approchera de la lettre A, plus la progression sera significative pour la prise en compte du bien-être animal. Toutefois, précisons que ce nouvel indicateur est certes une recommandation, mais pas pour l'instant obligatoire, même à long-terme.

Quels critères ont été alors pris en compte pour créer ce score ? Tout ce qui peut impacter le bien-être animal : les techniques d'élevage, les caractéristiques génétiques, l'hébergement, l'alimentation, les pratiques et la formation de l'éleveur, la reproduction, le transport, l'abattage, mais aussi les techniques mises en place pour éviter la douleur animale et assurer la bonne santé des bêtes.

S'il venait à être mis en place de manière obligatoire, cet indicateur serait adapté à chaque filière et aux différents animaux, en concertation avec les éleveurs, les associations de protection animale et les chercheurs. Affaire à suivre...