Blanchissement massif des coraux au niveau mondial : en quoi est-ce très inquiétant ?

Selon un récent rapport de la NOAA, les océans de la planète observent un blanchissement massif des récifs coralliens, un phénomène mondial différent des blanchissements locaux qui se produisent de façon plus régulière.

Un blanchissement généralisé

Que ce soit dans l'océan Pacifique, Atlantique ou Indien, aucune région ne semble échapper au blanchissement des coraux. Depuis maintenant plus d'un an, les scientifiques observent des récifs coralliens de plus en plus mal en point à travers le monde.

Le blanchissement du corail est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration de celui-ci. Il est engendré par la hausse de la température de l'eau, qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques. Un blanchissement du corail n'est pas forcément synonyme de sa mort, toutefois, celui-ci est de ce fait beaucoup plus vulnérable au moindre stress et donc bien moins résistant.

Depuis le mois de février 2023, le blanchissement des coraux est de plus en plus important à travers le monde, si bien que la NOAA a du revoir ses niveaux d'alerte sur ses cartes dédiées au risque de mortalité des coraux. Il y avait en effet jusqu'à l'année dernière 5 niveaux, dont 2 d'alerte, mais ce risque comporte à présent 3 niveaux d'alerte supplémentaires, le dernier correspondant à un risque de mortalité estimé à 100% pour les espèces concernées.

À ce jour, la moitié de la surface des océans est classée en niveau d'alerte 5/5, ce qui veut dire que la moitié des récifs coralliens du monde entier risquent de mourir si la situation n'évolue pas. Les dégâts les plus importants ont été observés dans le golfe du Mexique, au large de la Floride et des Caraïbes, dans la Grande barrière de corail du côté de l'Australie, dans la Mer Rouge, le Golfe Persique mais également au large de l'Afrique de l'Ouest et du Portugal.

Les températures des océans sont bien trop élevées !

Le niveau de stress des coraux est, comme évoqué précédemment, directement lié à la température des océans. Or, celle-ci atteint des niveaux record depuis maintenant plus d'un an et continue d'atteindre des valeurs jamais mesurées jusque là, un phénomène notamment accentué par la survenue d'El Niño.

Or, c'est la deuxième fois en seulement dix ans qu'un tel phénomène se produit à travers le monde, et la quatrième fois depuis 1985. Du côté de la Grande barrière de corail en Australie, c'est même le 4ème épisode de ce type depuis 2016, une situation qui est donc très inquiétante pour de nombreux récifs à travers le monde.

En effet, si les coraux ne représentent que 0,2% de la superficie des océans, ils abritent environ 30% de la biodiversité marine connue, à laquelle ils fournissent des sources de nourriture, agissant comme de véritables oasis marins. Leur dépérissement pourrait donc avoir de très lourdes conséquences pour la faune marine, mais également pour l'Homme, si la situation n'évolue pas.

Ceux-ci rendent en effet de nombreux services écosystémiques aux humains, en protégeant les côtes contre les assauts des vagues, mais également en alimentant les populations littorales, sans compter leur attrait touristique. Une situation très inquiétante pour de nombreuses régions du monde donc, qui ne cesse d'empirer depuis maintenant plus d'un an.

Néanmoins, le blanchissement ne veut pas dire que tous les récifs coralliens concernés sont voués à une mort certaine, la NOAA a en effet précisé qu'une partie des coraux en état de stress peut encore se rétablir sur la température des océans retrouve des niveau plus classiques dans les prochains mois, même si les pertes s'annoncent dans tous les cas très importantes.