Mars 2018 : un mois froid et très pluvieux !
Ce troisième mois de l’année aura été marqué par des conditions perturbées et dépressionnaires avec le maintien d’un temps très instable et parfois très frais.
Après un début de semaine instable et orageux, un temps plus printanier est annoncé pour ce jeudi dans le sud, puis vendredi à l’échelle du pays avec le retour de conditions plus ensoleillées et des températures de saison. “Enfin !” diront certains, car il est vrai que le mois de mars s’est accompagné d’un temps très perturbé avec un mercure affichant des valeurs bien en-dessous des moyennes de saison et un ensoleillement très faible.
Le froid a persisté
Les conditions hivernales se sont fait sentir une bonne partie du mois avec des températures même glaciales à deux reprises. Mars a en effet été marqué par une vague de froid appelée «Moscou - Paris», qui a commencé fin février. Une deuxième période froide (venant d'Helsinki cette fois) s’est également produite en milieu de mois. Résultat, ce mois enregistre un déficit de -0,6°C à l'échelle du pays avec des disparités spatiales comme temporelles assez importantes : la deuxième quinzaine a ainsi connu des valeurs près de 2°C en-dessous des moyennes, tandis que si les températures ont été relativement tempérées en Méditerranée (+0,2°C à Marseille, +0,9°C à Ajaccio), le froid était très insistant au nord (-1,5°C à Strasbourg, -1,3°C à Lille).
Et chose plus étonnante, avec une température moyenne de 8,2 °C, le mois de mars a été plus froid que le mois de janvier en France métropolitaine (qui enregistrait des températures supérieures de 3.3°C par rapport aux moyennes de saison). C’est seulement la septième fois que le phénomène se produit depuis l’année 1900. En janvier, le vent orienté au sud a apporté un temps très doux et pluvieux en plaine alors qu’en mars, le vent du nord a dominé et a maintenu les températures à un niveau assez bas pour la saison.
Un mois très pluvieux
Si le temps a été majoritairement froid, il a aussi été très pluvieux presque partout avec pas moins de 83% de surplus pour le mois. Des cumuls importants qui viennent ainsi s'additionner aux pluies déjà très abondantes en novembre, décembre et janvier et qui compensent aussi le déficit exceptionnel qui avait été enregistré sur les régions méditerranéennes l’été dernier. C’est d’ailleurs en région PACA et en Corse que les pluies ont été particulièrement soutenues avec un épisode méditerranéen intense au début du mois : une perturbation avait stationné près de 36 heures du Languedoc aux Cévennes à la Provence. Il a ainsi plu plus de 4 fois la normale à Bastia avec 250 mm et à Nice avec 160 mm.
De janvier à mars en Languedoc-Roussillon, il a plu davantage que sur toute l’année 2017 ! A Montpellier, la station a dépassé les 100 mm durant ces 31 derniers jours, et avec 441 mm sur ces trois premiers mois de l’année, la station météo de la ville a même établi un nouveau record, dépassant les 422 mm observés sur la même période en 1972. Des cumuls de plus de 100 mm ont aussi été enregistrés à Nantes, Lyon ou Besançon, ce qui est remarquable de façon aussi homogène et généralisée.
Déficit ensoleillement
De façon assez logique, ce mois de mars affiche de son côté un déficit d’ensoleillement considérable de 28%. Le soleil s’est en effet montré mois de 200 heures près de la Méditerranée et que très rarement avec pas moins de 100 heures de présence sur une bonne moitié nord avec un déficit de 42% à Limoges ou encore de 40% à Dijon. À Perpignan, on a enregistré 161 heures de soleil au lieu de 210 normalement. C'est le troisième mois très fortement déficitaire quasi-consécutif après décembre (-20%) et janvier (-33%), ce qui explique le ressenti très négatif que nous avons de ce début 2018.