Recouvrer partiellement la vue grâce à un implant révolutionnaire ? C’est peut-être pour bientôt !

Les patients atteints de DMLA pourraient bientôt obtenir un implant leur permettant de recouvrer partiellement la vue. Des travaux, menés depuis plusieurs années, montrent en effet d’excellents résultats et une étude internationale confirme ces données.

Des lunettes qui n'ont rien à voir avec celles que nous portons déjà
Des lunettes qui n'ont rien à voir avec celles que nous portons déjà

Voir à nouveau. Un espoir, déjà dans les esprits en 2016, lorsque l’ancien directeur de l’Institut de la vision, à Paris, le professeur José Sahel, avait affirmé "oui, nous parviendrons à redonner la vue." Depuis, les efforts en ophtalmologie ont continué et une étude internationale a été publiée le 20 octobre dernier, dans la revue New England Journal of Medicine. Cette étude met en lumière l’efficacité d’un implant sous-rétinien pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Une micro-puce, placée sous la rétine, pour améliorer la vue

Pas moins de 38 patients âgés en moyenne de 78 ans, répartis dans 17 centres, présents dans cinq pays européens différents, ont participé à cette étude. Parmi ces centres, certains sont situés à Lyon, Nantes ou encore Bordeaux. Avec quatre premiers patients ayant profité de l’implant grâce à une première étude, l’implant Prima fait désormais partie de la vie de 42 personnes atteintes de DMLA. C’est grâce à Daniel Palanker, chercheur à l’université de Stanford, aux Etats-Unis, que ce bijou de technologie pourrait bientôt changer la vie de ces patients.

Alors, l’implant Prima, qu’est-ce c’est ?

Il s’agit d’un minuscule carré de 2 mm de côté et de 30 microns d’épaisseur. La spécificité de cette micro-puce ? Elle est bourrée d'électrodes ! 378 au total. Et pour l’implanter, direction le bloc opératoire. Serge Picaud est aujourd’hui à la tête de l’Institut de la vision, il explique que l’opération se fait "avec la réalisation d’une petite incision au niveau de la rétine pour pouvoir glisser dessous l'implant." Une heure, deux au maximum, sont nécessaires pour la procédure.

Dès sa sortie, le patient sera muni d’une paire de lunettes de réalité augmentée et ce, en permanence. Celles-ci seront dotées d’une caméra, connectée à l’implant, grâce à un système sans fil. Le scientifique précise que cela "évite la problématique d’avoir à positionner un câble externe sortant de l’œil." C’est cette caméra qui filmera tout l’environnement extérieur et qui s’occupera de projeter les images en temps réel directement sur l’implant.

Une possibilité réelle de recouvrir partiellement la vue
Une possibilité réelle de recouvrir partiellement la vue

Il décrit la complexité de l’implant. "D’une part, c’est la première fois qu’un implant de ce type est utilisé non pas dans des rétinites pigmentaires mais dans la DMLA atrophique et d'autre part ce dispositif de neurostimulation a la particularité de fonctionner sans aucun fil ni câble ne sortant de l’œil des patients." On distingue deux types de DMLA : celle dite humide, ayant déjà une approche médicale, bien que moins fréquente. Et celle dite atrophique, qui représente 80 % des patients et qui, à ce jour, n’a aucun traitement.

Objectif principal de l’amélioration postopératoire : être capable de lire au moins 10 lettres supplémentaires. Serge Picaud affirme que ce seuil a été largement atteint. "81% des patients ont atteint ce seuil d’amélioration, sans que leur vision périphérique s’en trouve modifiée". Avec de tels résultats, le scientifique se montre très positif. "De plus, ce message positif dans la DMLA atrophique va sans doute permettre de faire revenir ces patients dans les parcours de soins."

Références de l’article :

"Exceptionnel" : un implant sous-rétinien permet à des patients atteints de DMLA de voir de nouveau

Un implant sous-rétinien restaure partiellement la vision de personnes atteintes de DMLA