Adeptes des salles d’escalade, sachez que vous inhalez beaucoup de microparticules à chaque séance
Dans une étude publiée à la fin du mois dernier, les scientifiques alertent sur la mauvaise qualité d’air des salles d’escalade et sur la dangerosité des microparticules présentes notamment dans les chaussons de grimpe. Après avoir comparé plusieurs salles, les chercheurs affirment que le taux de pollution d’une salle d’escalade est comparable à celui des grandes routes. Comment faire pour améliorer la situation ?

Les salles d’escalade, danger méconnu ? Cette fois-ci, ce n’est pas la magnésie qui est dans le collimateur. La magnésie en poudre est déjà bannie dans de nombreuses salles d’escalade, au profit d’une magnésie liquide. Mais les scientifiques tirent désormais la sonnette d’alarme concernant la pollution des salles et la mauvaise qualité de l’air de ces espaces, souvent confinés. La raison est liée aux chaussons portés par les grimpeurs. Plus précisément, c’est la semelle en caoutchouc qui est visée.
Les grimpeurs réguliers et les employés de la salle, premiers concernés par cette pollution invisible
En effet, ces dernières sont chargées de particules fines, elles-mêmes enrichies en substances chimiques. On retrouve, par exemple, le 6PPD, un antioxydant régulièrement utilisé dans l’industrie automobile. Lors d’un mouvement sur le mur, ces substances sont libérées et restent en suspension dans l’air, contraignant ainsi les personnes présentes à les inhaler sans même s’en apercevoir, ces particules étant invisibles à l'œil nu.
Les scientifiques alarmant sur la semelle des chaussons de grimpe
On pourrait penser que ce phénomène est moindre, mais les scientifiques dénoncent un taux de pollution comparable à celui des grands axes routiers. En effet, dans une étude publiée fin avril 2025 dans la revue Environmental Science and Technology Air, on y décrit des niveaux parmi “les plus élevés jamais mesurés”. Cette situation a été constatée dans plusieurs salles de grimpe, en Europe, notamment en France, en Autriche, en Espagne ou encore, en Suisse.
Mais alors, quels sont les risques pour la santé des adeptes de la discipline et des personnes travaillant dans les salles ? Sur le long terme, ces microparticules peuvent provoquer de nombreuses complications, telles que des inflammations pulmonaires ou du stress oxydatif, tant le niveau peut se révéler élevé. Les chercheurs ont d’ailleurs affirmé que le taux de pollution est souvent plus important que dans d’autres espaces intérieurs considérés comme dangereux. Par exemple, dans les gymnases où la magnésie est partout ou encore, sur les terrains dotés de gazon synthétique.

L’objectif est désormais évident : faire en sorte d’améliorer la qualité de l’air dans ces salles. Le premier problème résulte du fait que ces espaces sont généralement confinés, sans fenêtre, ce qui ne permet pas un renouvellement de l’air. La ventilation, parfois précaire, se doit d’être améliorée. Des capteurs de particules peuvent être installés dans les salles, afin de permettre un meilleur air ambiant.
Quant aux prises sur lesquelles prennent appui les grimpeurs, elles doivent être régulièrement nettoyées, car elles sont le principal foyer de ces microparticules. Bien entendu, les scientifiques demandent aux fabricants de changer la composition des semelles, au profit d’un matériau moins riche en additifs chimiques. Une mesure qui risque de prendre du temps, puisqu’un tel changement nécessite un engagement financier.
Référence de l’article :
La pollution des salles d’escalade dépasse celle des grandes routes, comment l'expliquer ?