À quel prix paierons-nous pour notre inaction climatique ?

Le changement climatique est un défi urgent, menaçant la stabilité environnementale et pesant lourdement sur l'économie mondiale. Une étude de pointe prévoit des pertes économiques massives sans action immédiate pour réduire les émissions de CO2.

Le changement climatique représente un défi économique monumental.
Le changement climatique représente un défi économique monumental.

Le changement climatique est bien plus qu'une question environnementale ; il représente un défi économique monumental.

Des dommages estimés à 38 billions de dollars par an !

Cette étude révolutionnaire réalisée par l'Institut de recherche sur l'impact du climat de Potsdam (PIK), Allemagne, est basée sur des données empiriques provenant de plus de 1600 régions dans le monde au cours des 40 dernières années. Elle projette des dommages sous-nationaux dus à la température et aux précipitations, y compris la variabilité et les extrêmes quotidiens.

Les chercheurs révèlent que même si les émissions de CO2 sont drastiquement réduites aujourd'hui, l'économie mondiale est en passe de subir une réduction stupéfiante de 19% de ses revenus d'ici 2050, ce qui entraînerait des dommages annuels estimés à 38 billions de dollars.

Ces dommages potentiels sont six fois supérieurs aux coûts de la lutte contre le changement climatique pour maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 2°C.

L'étude met en lumière les conséquences catastrophiques de notre inaction climatique.

Sans une action immédiate, les pertes économiques mondiales pourraient atteindre en moyenne 60% d'ici 2100, selon les estimations.

Une baisse significative des revenus ?

Les projections économiques indiquent que les économies du monde entier, y compris celles des régions avancées comme l'Amérique du Nord et l'Europe, sont sur le point de subir des réductions substantielles de leurs revenus. Ces impacts économiques seront particulièrement sévères en Asie du Sud et en Afrique, où les populations sont souvent les plus vulnérables aux chocs climatiques.

Il est donc clair que le prix de l'inaction climatique est bien plus élevé que celui de l'action.

Paradoxalement, ce sont souvent les régions les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui risquent de souffrir le plus et de subir les pertes les plus importantes, ce qui souligne l'inefficacité des réponses actuelles face à cette crise mondiale. Cette situation exige l'urgence d'une réponse collective et équitable.

Que faut-il faire pour inverser cette tendance ?

Afin de faire face à cette crise imminente et briser ce cercle vicieux, les experts s'accordent sur plusieurs mesures capitales :

  • La réduction significative des émissions de GES : les gouvernements, les entreprises et les communautés doivent redoubler d'efforts dans ce sens afin d'empêcher ces prévisions économiques désastreuses de devenir réalité.
  • La transition vers un système énergétique renouvelable est non seulement vitale pour l'environnement, mais aussi une décision économique sensée par rapport aux coûts écrasants de l'inaction.
  • Le renforcement des stratégies d'adaptation est indiscutable afin d'atténuer certains des dommages économiques à court terme. Cela inclut des investissements dans des infrastructures résilientes, des pratiques agricoles adaptées au climat changeant et des systèmes d'alerte précoce pour les catastrophes naturelles.
  • La lutte contre l'iniquité des impacts climatiques doit être renforcée : il faut désormais prendre conscience de l'injustice climatique, en admettant que les régions les moins responsables du changement climatique risquent de subir des dommages disproportionnés. Les politiques et les initiatives doivent prendre en compte cette injustice et veiller à ce que les mesures d'atténuation et d'adaptation soient équitables et inclusives.

Référence : Kotz, M., Levermann, A. & Wenz, L. The economic commitment of climate change. Nature 628, 551–557 (2024). https://doi.org/10.1038/s41586-024-07219-0

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