Gel tardif : quel risque pour la végétation et les cultures ces prochaines semaines en France ?

Après plusieurs années difficiles en raison de températures négatives apparaissant en avril voire au début du mois de mai, le risque semble nettement plus limité pour ce printemps 2024. Prévisions et explications.

Ces dernières années à la même époque, arboriculteurs, viticulteurs et autres cultivateurs étaient sur le qui-vive en raison d'un gel tardif particulièrement préjudiciable. Avec des températures s'abaissant jusqu'à -5°C sous abri, ils se mobilisaient alors pour tenter de protéger leurs arbres et leurs cultures en utilisant différentes méthodes telles que l'aspersion ou les bougies. Cette année, ils sont pour l'heure nettement plus sereins. Mais est-ce que cette situation va-t-elle perdurer ?

Une végétation un peu moins en avance cette année

Au rayon des bonnes nouvelles de ce printemps, la végétation est un peu moins en avance par rapport aux années précédentes. Si l'hiver a été doux (le 3ème plus doux depuis 1900 derrière 2020 et 2016), il n'y a pas eu un fort ensoleillement et les températures n'ont pas atteint des sommets en février, comme ce fut le cas quelques semaines avant les épisodes de gel tardif en 2019, en 2021 ou encore en 2022. Ainsi, la végétation est nettement moins vulnérable à un éventuel coup de froid tardif cette année.

Par ailleurs, la France connaît une récurrence de flux océanique assez remarquable, et cela nous vous aura probablement pas échappé... Depuis la mi-octobre, nous connaissons un enchaînement de perturbations atlantiques hors norme, à tel point que les crues et les inondations sont fréquentes (hormis vers le Roussillon) et que le soleil est particulièrement avare. Dans ces conditions, les flux continentaux qui pourraient apporter des périodes de temps froid ou de gel ne parviennent pas à se mettre en place, et c'est tant mieux !

Aucune période froide à court et moyen termes

Outre le constat fait à partir des éléments passés et de la situation actuelle, les signaux sont également au vert en se projetant vers le futur. Selon les derniers scénarios délivrés par les différents modèles de prévision numérique, le premier pic de chaleur de la saison est confirmé en cette fin de semaine et en particulier samedi. Des pointes à 30°C voire plus sont ainsi attendues dans le sud-ouest et jusqu'à 27-28°C dans les régions centrales.

En début de semaine prochaine, les températures chuteront lourdement. Malgré cela, les valeurs resteront positives en plaine au réveil. Une nouvelle hausse du mercure est envisagée à l'approche du week-end suivant avec un flux s'orientant au secteur sud-est ou sud, à l'image de ce qu'il se passe actuellement en France.

Au-delà de la mi-avril, le risque devrait demeurer toujours aussi faible avec la présence de hautes pressions sur le pays ou à proximité immédiate de la France. Ainsi, conformément à notre dernière tendance à très long terme, il fera souvent doux ou chaud avec un flux plutôt orienté au sud, au sud-est voire à l'est. Dans ces conditions, le risque de gel matinal sera très limité.

De plus, avec l'allongement de la durée du jour, la probabilité diminue également de manière naturelle. Cette année, si les intempéries causent bien des soucis aux agriculteurs, le gel tardif devrait fort heureusement les épargner...

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