C’est l’une des plus belles bibliothèques du monde : où se trouve-t-elle ?

Ce n’est ni un palais ni une église, mais beaucoup la confondent avec l’un ou l’autre : découvrez la bibliothèque qui éblouit par sa beauté et le patrimoine qu’elle préserve depuis des siècles.

La presse internationale la salue avec enthousiasme. Photo : Wikimedia // Bgabel
La presse internationale la salue avec enthousiasme. Photo : Wikimedia // Bgabel

« L’une des bibliothèques les plus spectaculaires du monde », « l’une des plus belles », ou encore « un chef-d’œuvre du baroque européen ». Voici quelques-unes des expressions utilisées par la presse internationale pour tenter de traduire l’impact de la bibliothèque Joanine. Certains la qualifient aussi d’« espace somptueux », soulignant la richesse et la splendeur de son intérieur.

Au cœur de l’Université de Coimbra (Portugal) se trouve ce lieu qui ne laisse personne indifférent. Construite entre 1717 et 1728 sur ordre du roi Jean V, la bibliothèque Joanine est devenue non seulement une icône de la ville, mais aussi l’une des bibliothèques les plus admirées au monde.

L’atmosphère y est si solennelle que de nombreux visiteurs finissent par parler à voix basse, comme s’ils se trouvaient dans un temple.

Mais qu’est-ce qui la rend si spéciale ? À première vue, elle ne ressemble pas à une bibliothèque au sens traditionnel du terme. L’étage principal se compose de trois salles en enfilade, toutes richement décorées, avec des étagères en bois exotique sculpté recouvertes de feuilles d’or. Le plafond, peint avec un effet de profondeur, ajoute encore à la majesté de l’ensemble.

Livres et messages cachés

La collection compte plus de 60 000 volumes, imprimés principalement entre les XVIe et XVIIIe siècles. Elle renferme des œuvres exceptionnelles, comme d’anciennes bibles et des éditions pionnières de la littérature portugaise. Les trois salles portent également une forte symbolique : elles représentent des valeurs telles que la vertu et l’honneur, et rappellent que le savoir doit venir de toutes les parties du monde.

Un autre détail curieux réside dans la conception même du bâtiment, pensée pour protéger les livres. Les murs épais, le bois de chêne et la disposition des salles contribuent à réguler la température et l’humidité. La nuit, des gardiens pour le moins inattendus entrent en scène : de petites chauves-souris qui éliminent les insectes susceptibles d’endommager le papier.

Une visite courte mais intense

Aujourd’hui, la bibliothèque Joanine est l’une des attractions les plus prisées de Coimbra. Pour garantir sa préservation, les visites sont limitées dans le temps et se déroulent en petits groupes à des horaires précis. Les photographies y sont interdites, ce qui oblige les visiteurs à se concentrer sur l’essentiel : la richesse visuelle du lieu.

C’est à couper le souffle. Photo : Université de Coimbra
C’est à couper le souffle. Photo : Université de Coimbra

Le billet d’entrée comprend généralement l’accès à d’autres parties du Paço das Escolas, comme la chapelle São Miguel et le palais royal. La visite commence dans les anciennes prisons et se termine à l’étage principal de la bibliothèque, où sont exposés les ouvrages les plus précieux.

Du passé vers l’avenir

Bien qu’elle soit un monument du XVIIIe siècle, la bibliothèque Joanine regarde aussi vers l’avenir.

Un projet est en cours pour numériser environ 30 000 ouvrages pluriséculaires, afin qu’ils puissent être consultés par des chercheurs du monde entier sans aucun risque pour les copies originales.

Pourquoi cela en vaut la peine

La bibliothèque Joanine n’est pas seulement une collection de livres rares. C’est un symbole d’une époque où le Portugal investissait dans le savoir et l’art avec le même enthousiasme que celui consacré à la construction de palais et d’églises.

Une visite ne dure peut-être qu’une dizaine de minutes, mais elle suffit à comprendre pourquoi cet endroit continue d’être décrit comme l’un des plus impressionnants au monde.

La bibliothèque est l’un des sites les plus visités de Coimbra. De nombreux visiteurs étrangers s’y rendent et peuvent encore voir les deux étages souterrains qui servaient autrefois de prison.