Nuage de sable du Sahara : y a-t-il un danger pour votre santé ?

Nouvel épisode de chaleur en France, et nouvel apport de sable du Sahara. Un événement de plus en plus fréquent ces dernières années, impressionnant, mais pas forcément sans risque pour votre santé.

Nuage sable Sahara Thann mars 2022
Les couleurs du ciel au lever et au coucher du soleil prennent parfois une teinte impressionnante avec ce nuage de sable du Sahara, comme ici à Thann, en Alsace, en mars 2022.

Alors que la France vit un nouvel épisode inédit de chaleur pour un mois de septembre, le vent de Sud à Sud-Est responsable de la hausse des températures emporte aussi avec lui de la poussière de sable du Sahara en provenance directe du Maghreb. Si la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie sont les régions plus concernées par des couleurs étonnantes du ciel au lever et au coucher du soleil, tout le pays est plus ou moins survolé par ces particules. Un phénomène de plus en plus fréquent ces dernières années, et pas sans risque pour la santé.

"Une menace sérieuse" à cause de la qualité de l'air

En 2022, alors que la France avait connu plusieurs épisodes similaires, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) avait estimé que ces poussières étaient "une sérieuse menace pour la santé humaine", autrement dit elles vous exposent à un danger pour votre santé. La présence de sable du Sahara dans l'air dégrade en effet nettement la qualité de l'air, et d'ailleurs cela pousse parfois certaines préfectures à déclencher des alertes à la pollution, en raison d'un niveau élevé de particules en suspension dans l'air.

Comme lors d'un épisode de pollution classique, ces particules de sable peuvent provoquer des irritations de la gorge et des problèmes respiratoires, notamment pour les personnes les plus fragiles, comme celles souffrant d'asthme ou de bronchite chronique. Les conséquences sont différentes en fonction de la taille de ces particules et de leur concentration : lorsqu'elles sont grosses, elles ne peuvent pas être inhalées et provoquent alors des irritations de la peau et des yeux (comme des conjonctivites). Les affections au niveau de la gorge et des voies respiratoires (pneumonie, asthme, trachéite) apparaissent plutôt lorsque les particules sont plus petites, inférieures à 10 micromètres.

Et ce n'est pas tout, une étude publiée en 2017 s'inquiétait également de la probable présence de micro-organismes, de pollens, de champignons et de moisissures dans certains vents de sable. Certains pourraient provoquer des réactions allergiques, des infections cutanées ou pulmonaires.

Et même... des métaux lourds !

Plus inquiétant encore, une étude parue en 2008 dans la revue Epidemiology avait montré que ces poussières de sable pouvaient contenir des métaux lourds, des virus, des pesticides dangereux, mais aussi des particules néfastes pour la santé comme du nitrate, du sulfate, du phosphore, de l'ammonium, du fer, de l'aluminium, du carbone ou du sodium. Le tout pouvant accroître les risques de mortalité cardiovasculaire, de problèmes respiratoires et de crises d'asthme.

Toutefois, relativisons : les concentrations en particules de sable sont relativement modérées en Europe, même pour celles qui nous survolent actuellement. Les risques semblent donc pour le moment mesurés, mais les autorités sanitaires recommandent malgré tout de limiter les activités physiques intenses, voire de porter un masque pour les plus fragiles. Evidemment, en cas de gêne cardiaque ou respiratoire, consultez immédiatement un professionnel de santé !

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