Les arbres peuvent refroidir les villes, mais pas autant qu’on ne le pensait !
De nombreuses études démontrent les bénéfices d’avoir une grande quantité d’espaces boisés et verts dans les villes pour éviter et réduire les effets de l’îlot de chaleur urbain, accentués par le changement climatique, mais tout n’est pas positif dans la végétalisation des villes si les choses ne sont pas bien faites.

Étant donné que les arbres peuvent rafraîchir les villes en fournissant de l’ombre et en évaporant l’eau dans l’atmosphère, la végétalisation des rues urbaines est une stratégie souvent présentée comme une stratégie d’adaptation au changement climatique. Mais les arbres n’offrent des avantages que s’ils sont en bonne santé, et les variations physiques dans les environnements urbains signifient que tous les arbres n’ont pas les mêmes chances de prospérer.
Dans un article publié dans AGU Advances, Jean Wilkening et ses collègues ont identifié les caractéristiques du paysage urbain de Minneapolis-Saint Paul qui favorisent la réussite des arbres et celles qui peuvent les mettre en difficulté.
Les arbres dans les villes et leurs impacts
Les chercheurs ont utilisé les données du capteur ECOSTRESS à bord de la Station spatiale internationale pour analyser les températures de la végétation des arbres pendant les après-midi d'été. Ils ont ensuite appliqué l’apprentissage automatique pour évaluer la relation entre ces températures et plusieurs facteurs environnementaux, notamment la proximité de l’eau, l’urbanisation, l’exposition au trafic et la couverture terrestre environnante.

Ils ont constaté que la proximité d’espaces bleus et verts (zones avec de l’eau ou de la végétation) améliorait la santé des arbres, tandis que les arbres situés dans des zones comportant de nombreuses structures construites et des surfaces imperméables s’en sortaient moins bien.
À l’aide de cette analyse, les chercheurs ont créé et calculé l’indice combiné des arbres urbains (CUTI), une mesure qui prend en compte la fraction de terre couverte par la canopée des arbres ainsi que la température et la santé de la canopée des arbres, pour déterminer dans quelle mesure une zone bénéficie de ses arbres. L’échelle CUTI va de 0 à 1, où 0 signifie aucun avantage et 1 signifie un avantage maximal.
China is building the world's first forest city to tackle air pollution. 1 million plants, 40,000 trees, thousands of jobs
— Tansu Yegen (@TansuYegen) August 3, 2022
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Dans les zones urbaines où l’environnement est susceptible de provoquer une mauvaise croissance des arbres, les gestionnaires municipaux devront planter davantage d’arbres et en prendre soin avec plus d'attention que dans les zones où les arbres prospèrent naturellement, concluent les auteurs.
Cette approche peut être particulièrement pertinente pour les communautés historiquement défavorisées, qui ont souvent peu d’arbres. Planter des arbres dans de telles zones est un pas vers la correction des injustices environnementales, affirment les auteurs, mais ces arbres doivent également être entretenus pour que les communautés puissent en bénéficier.
Références de l'actualité :
Jean V. Wilkening, La température de la canopée révèle des disparités dans les bienfaits des arbres urbains, AGU Advances (2025). DOI: 10.1029/2024AV001438