Jusqu'à -10°C dans le Nord de la France sur des sols enneigés : le responsable, c'est l'albédo !

Comment expliquer la chute des températures, jusqu'à -10°C localement, prévue demain et samedi matin dans certaines régions du Nord de la France ? Le rayonnement nocturne ne sera pas le seul responsable : l'albédo de la neige va aussi pleinement faire son effet ! Séquence explications.

L'air froid en altitude s'est à nouveau installé depuis ce matin sur la moitié Nord de la France, et à la faveur d'un ciel bien dégagé la nuit et de l'absence de vent, les températures vont plonger au réveil. C'est ce qu'on appelle le rayonnement nocturne : la relative douceur de la journée se dissipe au fil de la nuit, puisqu'il n'y a pas de couverture nuageuse, et la température se refroidit nettement au sol.

Ce qui change cette fois, c'est que certains sols sont enneigés en plaine, notamment du côté des Hauts-de-France. Ce jeudi matin, on relevait par exemple -9,1° à Valenciennes, et ce froid va encore s'accentuer demain et samedi, sans doute en-dessous de -10 ou -11°C localement (voire moins ?) entre le Nord, le Nord-Est et le Centre-Est. Alors pourquoi fait-il plus froid sur un sol enneigé que sur un sol sans neige ?

Le rôle bien connu de la surface blanche

Le responsable de cette chute des températures accentuée sur sol enneigé, c'est l'albédo, autrement dit le pouvoir réfléchissant de la neige. Cette notion d'albédo exprime la part du rayonnement solaire qui va être renvoyée vers l'espace et qui ne pourra donc plus réchauffer le sol.

Ce phénomène est classique en montagne, par exemple dans les combes du Jura ou du Vercors, où les températures s'abaissent parfois jusqu'à -30°C par nuit claire, sans vent, et sur un sol enneigé.

La neige, en tant que surface très blanche, dispose de l'un des albédos les plus élevés : 90% du rayonnement solaire est ainsi renvoyé dans l'espace la nuit, contre 30% en moyenne pour un sol classique sans neige, ce qui explique cette baisse brutale des températures au sol. L'albédo du béton et du bitume est ainsi très faible, ce qui explique la baisse des températures moins franche en ville l'hiver.

Un phénomène classique en montagne, par exemple dans les combes du Jura ou du Vercors, où les températures s'abaissent parfois jusqu'à -30°C sur des sols enneigés et par nuit claire. En plaine, c'est évidemment plus rare, mais là où la couche de neige est épaisse, le mercure peut descendre bien bas : dans l'Essonne, à Brétigny-sur-Orge, on relevait ainsi -20,6°C le 8 janvier 2010 après un gros épisode de neige.

L'albédo nous impacte donc l'hiver, mais n'oublions pas qu'il fait aussi son effet l'été, pendant les vagues de chaleur ou les canicules ! Le principe est le même : sur une surface claire voire blanche, la chaleur est moins absorbée et les températures baissent davantage la nuit. D'où l'intérêt d'arrêter la bétonisation et pourquoi pas de repeindre les toits (voire les rues) en blanc. A bon entendeur...

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