Hécatombes sur les plages de l'Atlantique : des centaines d'oiseaux morts échoués ! Que se passe-t-il ?

Des oiseaux morts ou très amaigris retrouvés le long des côtes atlantiques. Grippe aviaire ? Phénomène climatique ? Quelle est l'origine de ces échouages mystérieux ?

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Les oiseaux morts échoués sont principalement des guillemets de Troïl. Il y a également des espèces de mouettes et des pingouins.

Depuis le début de l'année, plus de 400 oiseaux ont été retrouvés morts ou très affaiblis sur les plages françaises de la côte atlantique, entre la Bretagne et les Pyrénées-Atlantiques. Et pas moins de 150 animaux ont été comptabilisés en un week-end, révèle la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux). Est-ce la grippe aviaire ou autre chose ?

Le guillemot de Troïl est l'espèce la plus dénombrée parmi les cadavres échoués. Cet oiseau noir et blanc s'abrite sur les corniches rocheuses des côtes et se nourrit en haute-mer. Autres victimes : "des pingouins torda et différentes espèces de mouettes. Tous sont des oiseaux marins, habituellement présents au large des côtes", révèle Loïc Palumbo, vétérinaire épidémiologiste à l’Office français de la biodiversité (OFB).

Retour de la grippe aviaire en France ?

Pour les oiseaux échoués encore vivants mais très faibles, ils sont pris en charge dans les centres de soin de la LPO ou encore de Sea Shepherd. Les animaux sont très amaigris et en hypothermie comme l'explique Guillaume Le Hétet de la LPO : "Hypothermie et extrême maigreur. Les oiseaux soignés font en moyenne 600 grammes, alors qu’en bonne santé, leur poids moyen atteint 900grammes".

Les autopsies des cadavres menées par l'OFB révèlent que le système digestif des oiseaux est vide. " Les éléments dont nous disposons actuellement nous orientent vers une mort par épuisement", rapporte le vétérinaire de l'OFB. Pas de grippe aviaire à craindre. Mais, comment expliquer que ces oiseaux soient épuisés au point de mourir ?

Le climat responsable de ces morts ?

L'hypothèse la plus probable selon Loïc Palumbo serait "la succession de tempêtes" (en novembre et décembre dernier). En effet, les oiseaux s'épuisent face au vent tempétueux lorsqu'ils partent se nourrir. Une fois mort, la houle fait échouer les cadavres sur les plages. "Nous ne savons pas exactement quel est le mécanisme à l’origine de ces mortalités en cas de tempête répétées", révèle le vétérinaire.

Avant de poursuivre : "Mais l’une des hypothèses est que les oiseaux, lorsqu’ils affrontent une succession d’épisodes climatiques extrêmes et rapprochés, s’épuisent à lutter contre le vent et les courants sans pouvoir se rétablir entre deux tempêtes. Ce phénomène peut être aggravé par une plus faible accessibilité aux ressources alimentaires, les poissons étant dispersés lors de ces tempêtes."

Un phénomène "pas exceptionnel"

Ce n'est pas la première fois que des oiseaux marins sont retrouvés sur les plages. En 2023, "de nombreux échouages avaient été recensés", rapporte LeFigaro, et systématiquement après des tempêtes. Il s'agissait toujours d'oiseaux marins, principalement de fous de Bassan et de mouettes de Sabine.

En revanche, en l'absence de données, impossible de savoir si ce phénomène est plus important cette année que les années précédentes. Le vétérinaire de l'OFB précise que si la piste de la "succession de tempêtes" est privilégiée, il existe aussi "d’autres facteurs environnementaux pourraient également être en cause et doivent faire l’objet d’investigations, comme la raréfaction des proies, la cause climatique, etc."

Pour rappel, si vous trouvez un oiseau mort ou mal en point, contactez le centre de soin le plus proche (vétérinaire, ONG animale...). "Il est conseillé de ne pas s’approcher de l’oiseau, de ne pas le manipuler et d’attendre que des personnels formés s’en occupent", écrit l'OFB sur son site. Toutes ces précautions sont à prendre pour éviter la transmission de maladies.

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