Étonnant : et si les enclumes des nuages affectaient le réchauffement climatique ?

Les enclumes des nuages, ces formes observées pendant les orages, ont une surface qui évolue sans cesse. Des chercheurs ont déterminé comment ces changements pouvaient affecter le changement climatique : alors, impact faible ou important ?

Nuage orage cumulonimbus enclume
Les cumulonimbus sont les plus gros nuages pouvant se former dans notre ciel : étalés et imposants, ils agissent sur la température globale de la planète de deux manières radicalement opposées.

L'étude des nuages va-t-elle nous en apprendre davantage sur l'évolution du réchauffement climatique ? Peut-être, à en croire le modèle créé par des chercheurs de l'université d'Exeter et de la Sorbonne à Paris. Celui-ci prédit comment l'évolution de la surface des enclumes de certains nuages d'orages peut affecter la température globale de la planète. Séquence explications.

Les enclumes soufflent le chaud et le froid

L'enclume correspond à l'excroissance nuageuse, sorte de base supérieure d'un cumulonimbus, le fameux nuage d'orage. En latin, il s'agit de l'incus, et cette région supérieure du nuage d'orage est surtout observée sous les tropiques, ou sous les plus violents orages à nos latitudes. L'enclume prend souvent une forme "étalée", avec un "aspect lisse, fibreux ou strié".

Si ces nuages sont les plus impressionnants, car les plus gros existant sur Terre (ils peuvent s'élever jusqu'à 15 km de haut), ils agissent sur la température globale de deux manières radicalement opposées. En réfléchissant la lumière du soleil, les enclumes refroidissent la planète ; dans le même temps, elles agissent comme un isolant pour le rayonnement terrestre et donc réchauffent la planète.

Les chercheurs mentionnés plus haut ont donc décidé d'étudier, dans leur étude publiée dans Nature Geoscience, l'impact exact de l'évolution de ces enclumes sur le réchauffement climatique. Plus ou moins nombreuses, plus étalées, pourront-elles modifier la température globale de la planète ? Doit-on les prendre en compte pour établir les températures liées aux différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre ?

Un impact beaucoup plus faible qu'annoncé

Brett McKim, auteur principal de l'étude, explique que malgré la complexité du climat, l'équipe a décidé de simplifier les choses. Ils ont ramené les nuages à leurs caractéristiques de base : "hauteur ou dépression, taille et température". Et cela fonctionne ! Ils ont réussi à créer des équations, testées sur des nuages réellement observés, et leur modèle est efficace !

Avec celui-ci, l'incertitude des prévisions climatiques est réduite "de plus de moitié", ce qui n'est pas négligeable. Et surtout, l'impact des "enclumes", quelle que soit l'évolution de leur surface, est beaucoup plus faible qu'imaginé sur le réchauffement climatique.

Ainsi, Brett McKim évoque "un grand pas en avant", puisqu'il s'agirait de décaler de plusieurs années la date prévue pour le seuil des 1,5°C ou 2°C de réchauffement dans l'Accord de Paris.

Toutefois, relativisons : selon lui, l'un des "principaux obstacles" à la prévision du réchauffement climatique futur est la luminosité des nuages. Celle-ci est pour le moment peu étudiée : on la détermine par l'épaisseur des nuages, et elle pourrait également influer sur la température, ou inversement. Reste à savoir comment...

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