Mars 2023 est-il vraiment le mois le plus pluvieux des 5 dernières années ?

Si ce mois de mars a été de nouveau plus chaud que la normale, il s’est également avéré très humide avec un excédent dépassant 50 % dans de nombreuses régions. Ces précipitations ont permis de faire reculer sensiblement la sécheresse du début d’année.

Les nuages ont dominé en mars, apportant de fréquentes précipitations sur les 3/4 du territoire.
Les nuages ont dominé en mars, apportant de fréquentes précipitations sur les 3/4 du territoire.

Les mois de mars se suivent et ne se ressemblent pas, en tous cas d’un point de vue pluviométrique ! Si mars 2021 et 2022 avaient été exceptionnellement secs, ce premier mois du printemps 2023 a été littéralement différent avec le retour des précipitations sur l’ensemble du territoire, après un hiver 2022-2023 historiquement sec. Alors que la sécheresse commençait déjà à faire parler d’elle en février, ces perturbations et ces giboulées fréquentes ont apporté des cumuls de pluies parfois importants avec une anomalie nationale de l’ordre de +40 %, à tel point qu’il faut remonter jusqu’à juin 2021 pour retrouver un excédent pluviométrique plus important !

Un mois de mars historiquement orageux

Ce mois de mars peut être qualifié d’instable, tant les averses ont été fréquentes. S’il se caractérise par ces célèbres giboulées, elles ont été cette année bien plus récurrentes avec un cumul national dépassant 70 mm. Nombreuses sont les villes qui ont même dépassé les 100 mm avec par exemple 106 mm à Nantes, 112 mm à Bergerac, 119 mm à Nancy, 122 mm à Abbeville, 151 mm à Limoges et même 206 mm à Brest ! À l’inverse, les précipitations ont été plus discrètes dans le sud-est avec tout de même 40 mm à Perpignan mais seulement 1 mm à Nice et 0 mm à L’Île-Rousse (Haute-Corse).

Si ces précipitations ont été au rendez-vous, cela est dû à un flux océanique bien installé mais aussi à l’instabilité se manifestant dans les ciels de traîne. Ainsi, les orages ont été nombreux. Il s’agit même du mois de plus orageux depuis le début des mesures au début des années 2000. Près de 90.000 éclairs pour 17.000 impacts de foudre ont été comptabilisés au cours du mois par Météorage, ce qui correspond à plus de 10 fois la moyenne mensuelle à cette période de l’année ! Lors de ces orages, des phénomènes venteux ont été observés localement. Ce fut le cas à Buzançais, dans l’Indre, et à Saint-Jean-de-Sauves, dans la Vienne, le 31 mars. Plusieurs bâtiments ont été endommagés par ce qu’il semble être deux tornades.

14ème mois consécutif au-dessus des normales

Si l’humidité a marqué ce mois de mars, la douceur fut également au rendez-vous en raison du flux d’ouest récurrent. Avec une anomalie positive finale proche de 1°C à l’échelle nationale, mars 2023 poursuit une série de mois consécutifs au-dessus des normales calculées sur la période 1991-2020, une série qui avait commencé en février 2022, soit 14 mois consécutifs. Il s’agit d’un record de longévité depuis le début des mesures en 1900, le précédent record étant largement battu (9 mois doux d’avril à décembre 2018). À noter que de nombreux records de chaleur été battus le 29 mars avec des températures maximales dépassant régulièrement les 30°C dans le sud-ouest !

Qui dit pluie, dit nuages. Et qui dit nuages, dit manque de lumière. Un léger déficit d’ensoleillement a été observé à l’échelle du pays, de l’ordre de -10 % avec de grandes disparités régionales. La pointe bretonne a connu moins de 50 heures de lumière quand la Côte d’Azur a pu profiter de plus de 260 heures de soleil, avec là un excédent de +20 %. Hormis en Méditerranée où le bleu a été ultra dominant, le déficit est généralisé avec -23 % à Lyon, -26 % à Paris et Alençon, -32 % à Bordeaux ou encore -42 % à Cherbourg.

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