Alerte : Le Nord-Ouest de l'Amérique sous la menace de séismes en cascade

Des scientifiques ont découvert un réseau de failles actives sur le Nord-Ouest des Etats-Unis ayant déjà produit d'importants séismes par le passé, un réseau de failles qui n'avait pas été pris en compte pour évaluer le risque de séismes sur le secteur.

Séisme
L'Ouest de l'Amérique est soumis à un risque d'important évènement sismique dans un futur plus ou moins proche avec un risque d'importants dégâts à la clef

Une nouvelle étude suggère que des failles parcourant la région de Seattle ont produit de puissants séismes en cascade il y a environ 1 000 ans, ce qui remet en question de nombreuses modélisations envisageant le risque sismique actuel sur le Nord-Ouest de l'Amérique.

La faille de San Andreas menace déjà le Sud-Ouest des Etats-Unis

L'Ouest des Etats-Unis est une région parcourue de plusieurs failles actives, laissant planer la menace de puissants séismes sur le secteur. La faille la plus connue, celle de San Andreas, traverse le Sud-Ouest du pays et est la plus redoutée par les scientifiques car elle est la plus susceptible de produire des séismes destructeurs.

On entend d'ailleurs régulièrement parler du risque d'un « Big One » dans un futur plus ou moins prochaine car cette faille accumule depuis plusieurs années un important déficit de glissement. C'est à dire que l'énergie s'accumule de plus en plus le long de celle-ci, laissant craindre une rupture soudaine et puissante prochainement.

Découverte d'un nouveau réseau de failles près de Seattle

Toutefois, cette faille n'est pas la seule a parcourir la région et une récente étude a mis en évidence une menace tout aussi sérieuse concernant plutôt le Nord-Ouest des Etats-Unis, plus précisément a à proximité de la ville de Seattle où vivent plus de 4 millions de personnes. En effet, cette étude a mis en évidence un réseau de failles peu profondes ayant produit un important événement sismique il y a environ 1 000 ans.

En l'an 923 ou 924, l'énergie accumulée sur ce réseau de failles s'est en effet brusquement libérée en cascade dans un laps de temps très court, produisant plusieurs séismes de magnitude supérieure à 7 sur l'échelle de Richter. Ces puissants séismes ancien ont notamment pu être découverts par les scientifiques grâce à l'étude des arbres. En comparant les cercles de croissance des arbres morts dans le secteur, les scientifiques ont pu en effet déterminer quand et où ont eu lieu les derniers séismes sur ces failles.

Lors de ce puissant séisme, la faille de Saddle Mountain a entraîné la déviation d'un ruisseau qui a mené à la formation d'un lac au milieu d'une forêt, tuant de nombreux arbres sur son passage. C'est l'étude des arbres retrouvés morts au fond de celui-ci qui a permis de précisément déterminer la date de cet ancien événement sismique.

Ainsi, les chercheurs ont pu mettre en évidence la preuve que deux puissants séismes de magnitude 7,3 et 7,5 se sont très rapidement succédés à la fin de l'année 923 ou au début de l'année 924, engendrant un bouleversement de la topographie du secteur. Toutefois, celui-ci n'a pas vraiment eu d'impact significatif sur les populations occupant jadis la région (celle-ci étant relativement peu peuplée alors), mais un événement de ce type se produisant à notre époque pourrait se montrer bien plus catastrophique.

Une découverte importante pour jauger le risque sismique sur le secteur

Ce réseau de faille n'était pas pris en compte dans les modélisations tentant d'envisager le risque de séisme sur le Nord-Ouest des États-Unis et remet donc en question le risque sismique sur ce secteur. En effet, des réseaux de failles interconnectés induisent un potentiel destructeur encore plus important que pour un événement plus isolé comme celui envisagé relativement prochainement pour la faille de San Andreas.

Ce type de séisme « en cascade » est en effet particulièrement dangereux pour des régions très peuplées car un premier événement déjà catastrophique entraîne le déclenchement d'un second, multipliant donc le potentiel de destruction. Dans ce genre de cas, la première secousse fragilise les infrastructures et la seconde apporte le « coup de grâce », provoquant donc des effondrements et donc un potentiel de victimes encore plus important que pour un événement sismique majeur mais isolé suivi de répliques de moins en moins intenses.

C'est par exemple ce qu'il s'est passé lors du terrible séisme ayant concerné la Turquie en février 2023, où deux secousses d'une magnitude similaire située entre 7,5 et 7,9 ont secoué le Sud-Est du pays à quelques heures d'intervalles, provoquant la mort de plus de 50 000 personnes et engendrant d’innombrables dégâts.

Or les données recueillies par cette nouvelle étude montrent que le fonctionnement du réseau de failles se trouvant près de Seattle est similaire à celles situées en Turquie et ayant récemment produit ce séisme meurtrier. Il est donc particulièrement important de les prendre en compte dans les modélisations du risque sismique sur la région car le fait que celles-ci aient déjà produit un événement majeur par le passé laisse imaginer qu'un nouveau séisme de ce type pourrait concerner ce secteur maintenant très urbanisé dans un futur plus ou moins proche.

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